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Liste des auteurs dont une ou plusieurs publications figurent sur ce site.
Qui a peur de Sabina Spielrein ? C'est le titre d'un colloque qui a réuni des intervenants de premier plan, à Lausanne. Les différentes contributions sont consignées dans ce numéro du Coq-Héron.
Ce colloque, organisé par Kaj Noschis du 19 au 20 avril 2007 à l'université de Lausanne, a permis à des chercheurs et psychanalystes de s'exprimer autour du thème "Qui a peur de Sabina Spielrein ?"
Voici les différentes interventions qui figurent dans cet ouvrage :
Hors colloque, un texte d'Yves Lugrin, "Sabina Spielrein et la transmission de la psychanalyse", ainsi que les rubriques habituelles complètent ce numéro du Coq-Héron.
Kaj Noschis, dans sont introduction, souligne les difficultés "de considérer séparément d'une part ses écrits théoriques ou les observations cliniques [...], et d'autre part ses écrits privés - journal et lettres qui n'étaient pas destinés à la publication, mais qui sont publiés aujourd'hui et dont la lecture est particulièrement émouvante". Il confirme qu'au delà "de la vie et des pensées plus privées de Spielrein et du rôle qu'elle joue dans l'histoire de la psychanalyse, elle est une auteure dont les écrits ont un intérêt théorique intrinsèque".
Kaj Noschis souligne que "Spielrein cherche à comprendre, à accepter l'errance humaine, tout en voulant conférer un sens à celle-ci, sans se perdre, comme cela est arrivé et arrive à beaucoup de ceux qui ont emboîté le pas aux pionniers, dans de brillants jeux de raisonnement s'éloignant à tel point d'observations cliniques qu'on en vient à oublier qu'il est à la base question de patients - de gens qui souffrent".
Sabine Richebächer est l'auteure d'un ouvrage de référence Sabina Spielrein, pour l'heure uniquement disponible en allemand. A propos de Sabina elle indique qu'elle "a le talent pour poser des questions stimulantes et définir des plans de recherche originaux [...] Elle est une véritable pionnière, en posant de nouvelles questions dans des domaines différents et apportant de nouveaux éclairages pour lesquels il n'y a pas de précurseurs".
Ursula Prameshuber souligne ce rôle pionner : "Les idées sur la psyché féminine développés par Sabina Spielrein en 1913 sont très différentes des concepts psychanalytiques de cette époque du début de la psychanalyse, qui ne voyait pas tellement les femmes comme des êtres psychosociaux, mais qui les définissait plutôt par leur fonction biologique, destinées prioritairement à la procréation de l'espèce".
Elle fait également remarquer que Sabina Spielrein a été pionnière dans la psychologie de l'enfant : "Elle observe plusieurs types d'enfants, pathologiques et en bonne santé,[...] et affirme que l'enfant par nature cherche à créer une relation".
L'hôpital Burghölzli à Zurich. |
Angela Graf-Nold rappelle l'origine de la re-découverte de Sabina Spielrein à partir d'une "valise contenant des papiers personnels de Spielrein, retrouvée dans la cave de l'Institut Jean-Jacques Rousseau au palais Wilson à Genève". Elle démontre que derrière Spielrein "apparaissent de nombreux autres acteurs et une intrigue bien plus complexe".
Angela Graf-Nold a étudié en détail le dossier de Sabina Spielrein, qui figure dans les archives de l'hôpital Burghölzli. Elle revient longuement sur cette institution et sur ses grands acteurs : Auguste Forel, Eugen Bleuler, Carl Gustav Jung... Elle situe les événements dans le contexte de l'époque, au tout début du XXème siècle, et rappelle quelles étaient les conceptions de la psychiatrie à ce moment là. Elle démontre l'importance de l'école zurichoise de psychiatrie, alors que le plus souvent l'accent est mis sur les débuts de la psychanalyse.
André Haynal complète cette présentation, il met l'accent sur l'originalité de la pensée psychanalytique helvétique. Il liste un grand nombre de points qui démontrent comment la psychiatrie en Suisse a joué un rôle de premier plan.
Elisabeth Marton, réalisatrice du film Mon nom était Sabina Spielrein, nous révèle la genèse de son film et nous explique le nombre incalculables d'embûches qui ont surgit tout au long de sa production, ce film a failli ne jamais voir le jour !
Elisabeth Marton et sa co-scénariste, Signe Maehler, se sont rendues sur les lieux : Moscou, Rostov sur le Don, Zurich, Berlin,... Signe Maehler fait le récit de leur rencontre avec la nièce de Sabina Spielrein, Menicha Spielrein :
"Son appartement, situé dans un ces blocs en béton typiquement soviétique de la banlieue moscovite, était minuscule et bourré de livres. Nous avions tout juste la place de nous y tenir. Et bien que vivant elle même très chichement, elle nous avait préparé un souper de poisson et de pommes de terre. C'était une femme extrêmement intelligente, parlant l'allemand, l'anglais et le français ; elle avait aussi traduit de nombreux livres".
Signe Maehler conclut au sujet du film Mon nom était Sabina Spielrein : "Je souhaite que nous ayons réussi à arracher Sabina Spielrein à son existence de note de bas de page et de cas, en lui restituant pleinement son statut de femme de chair et de sang".
Christian Gaillard, qui a beaucoup oeuvré pour que ce film voit le jour, n'hésite pas à parler d'un "événement cinématographique, [...] un événement dans l'histoire de la psychanalyse - à la fois pour ce qui est de nos rapports avec les premiers temps de la psychanalyse, et pour ce qui concerne l'histoire contemporaine de la psychanalyse. Ce film est en effet si riche, si précis en même temps que si créatif, et il a lui même une histoire si singulière, qu'on peut aujourd'hui le considérer et l'apprécier de différents points de vue, dans différentes perspectives".
Alain de Mijolla, psychanalyste, présente ce qu'il nomme son pseudo-roman, un livre qui comprend de longs extraits des lettres et du journal de Sabina Spielrein. Ces extraits dépassent le cadre de la simple citation, aussi ce livre ne pourra malheureusement pas être publié.
Dans ce livre, le personnage principal, qu'il prénomme François, est chargé de présenter au public français une courte biographie de Sabina Spielrein. L'occasion pour Alain de Mijolla de mettre en exergue, à partir de son travail d'historien et de psychanalyste, des aspects inconnus de la vie de Sabina Spielrein. Il n'hésite pas à formuler de nouvelles questions, à explorer de nouvelles voies.
Le Coq-héron est une revue de psychanalyse, en savoir plus sur cette revue.
Biographie de Sabina Spielrein
A Dangerous Method de David Chronenberg : entretien avec Giovanni Sorge
Sabine Spielrein entre Freud et Jung
DVD Mon nom était Sabina Spielrein
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