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De tout temps, l’être humain recherche la vérité sur l’être humain. De tout temps, il y a eu confusion entre méthode et vérité. Confusion entre le moyen à prendre pour obtenir la vérité et la vérité elle-même. Et de tout temps, également, il y a eu des êtres humains qui n’ont pas été confondus et qui ont vu quelques lumières et qui nous ont montré quelques chemins qui nous y conduisent.
Notre temps n’est pas différent de ces temps antérieurs : il existe à notre époque des personnes qui se laissent aveugler et d’autres qui regardent les yeux ouverts. Ombres et lumières coexistent et cela est bien ainsi car l’ombre ne pourrait exister sans la lumière et la lumière ne pourrait exister sans l’ombre. La vérité se cache dans l’ombre, nous ne pouvons l’atteindre directement, du moins, certainement pas par l’intellect.
Conséquemment, derrière ou sous l’ombre, se cache la vérité. Mais cela n’est pas si simple, la vérité se retrouve comme tissée, interpénétrée dans la danse de l’ombre et de la lumière. Que de la lumière : nous sommes trop éblouis que de l’ombre :il fait trop noir. Dans les deux cas, nous n’y voyons rien. Ni le blanc, ni le noir, mais plusieurs et différentes teintes de gris.
En philosophie, le courant phénoménologique, pour répondre à la crise des sciences qui battait son plein au début du XXe siècle, a proposé la trace du chemin, le retour aux choses elles-mêmes et à l’expérience intérieure versus celui de la méthode. C’est Husserl, le premier, qui a montré ce chemin de lumière, mais qui en même temps, comportait son ombre : une méthode.
Et nous, dans le but d’obtenir un statut dit scientifique, qui croyons que le grand et vrai savoir se retrouve dans les universités, dans les grands discours, les subtiles explications, nous avons couru après cette ombre au lieu de suivre le chemin de la lumière.
Nous avons confondu ombre et lumière. Comme dans la peinture de
Brueghel, « The blind leading the blind », ( 1568, 1 an avant son décès) nous avons suivis comme des moutons, l’aveugle qui tombe dans le fossé.
Quand bien même, cette méthode nous « garantissait », qu’en « appliquant » l’époché, nous en retirions toute l’ombre pour ne laisser que la lumière. Ceci est une erreur, pour ne pas dire une fausseté. Il est impossible de faire l’époché une fois pour toutes!
Il est faux de dire : « Voilà, j’ai pris conscience de tous mes biais subjectifs que j’ai mis de côté et je puis maintenant regarder « objectivement » le phénomène dans toute sa pureté, sans aucune tache, sans aucune ombre! ».
Eh oui!, notre ombre nous suit partout et toujours! Impossible de s’en débarrasser. Qu’est-ce que l’ombre de la vérité? Ce sont nos préjugés, nos valeurs, nos penchants, nos goûts particuliers, notre éducation, notre culture, notre âge, notre sexe ( incluant nos préjugés par rapport au sexe ou à la culture d’une personne…), nos intérêts personnels, le contexte socio-politico-économique dans lequel nous vivons, les thèmes de recherche à la mode, etc.
Alors que faire? Le mieux et le plus que nous pouvons, est d’en prendre conscience, d’en être en constante vigilance. En d’autres mots : de vivre pleinement, mais le plus consciemment possible, notre subjectivité.
Si nous voulons que notre recherche sur l’être humain soit un compte rendu fidèle à son objet qui est un sujet, nous ne pouvons passer outre la subjectivité en la plaçant dans une petite case ou en en faisant une catégorie bien délimitée et la mettre de côté et ainsi être assuré ( et encore moins rassuré) qu’elle n’influencera plus d’aucune manière le chercheur et l’objet de sa recherche, qui en passant oublie parfois que son objet de recherche est un sujet. Et qui plus encore, oublie souvent qu’il est lui-même un sujet en train de chercher à découvrir un autre sujet.
Que les autres sciences qui ont un objet de recherche autre que l’humain utilisent une méthode : cela est impératif et nous devons même l’exiger rigoureusement. Mais pour ce qui est des sciences humaines, procéder ainsi nous amène à jeter le bébé avec l’eau du bain. Ce qui est non
seulement littéralement affreux, mais qui plus est, hautement indigne de l’être humain.
L’être humain est beaucoup plus complexe que ce que les méthodes de recherche en sciences humaines ( incluant les méthodes de recherche qualitatives) nous en rapportent et surtout, il est beaucoup plus beau – non seulement dans ce qu’il nous montre dans le présent, dans l’ici et le maintenant, mais particulièrement dans le potentiel de son devenir, i.e. toutes les possibilités en état de
germination à l’intérieur de lui.
Dans le courant phénoménologique, il y a eu un philosophe qui nous a dit cela, mais peu l’ont écouté car il représentait – afin de reprendre l’image que j’ai précédemment
utilisée le mouton noir de la phénoménologie : Heidegger. En résumé, Heidegger nous dit que la phénoménologie n’est pas une méthode. La vérité est
dévoilement, décèlement
(aletheia) de l’Être. Il n’est pas question d’ajouter quelque chose
à mais d’en enlever son voile mieux : à sa rencontre ( de l’Être), le laisser s’enlever le voile par lui-même, le laisser
advenir à soi. Elle ne relève donc pas ni d’une science, ni d’une discipline.
Quand bien même Heidegger, dans son Sein und Zeit intitule son chapitre 7 : « La méthode phénoménologique de la recherche », il utilisera rapidement, dans ses écrits ultérieurs le terme « chemin ». À l’époque où il a écrit ce livre, Heidegger restait encore bien
en dessous ( j’allais dire : dans l’ombre…) de l’auréole de Husserl, à qui, il avait dédié ce livre.
Une méthode se définit et se planifie intentionnellement et consciemment de façon structurée et déterminée par le chercheur.
Mais écoutons Heidegger lui-même :
« … il n’est pas non plus question de parler d’une discipline philosophique déterminée se tenant parmi d’autres à sa place dans le cadre d’un ensemble donné. Il ne s’agit nullement de satisfaire à la tâche d’une discipline préexistante mais tout au contraire : c’est à partir de questions précises et des nécessités tenant à ce qu’elles mettent en cause, à partir de la manière d’en traiter requise par les « choses mêmes » qu’une discipline peut tout au plus venir à se constituer. » (4)
Plus avant, Heidegger va plus loin en soulignant que non seulement, la phénoménologie n’est pas une discipline, mais qu’on ne peut même pas la considérer comme une tendance ou un point de vue :
« Avec pour question directrice celle du sens de être, la recherche se trouve aux prises avec la question fondamentale de toute la philosophie. La manière de traiter cette question est la manière phénoménologique. Par là ce traité ne s’attache ni à un « point de vue », ni à une « tendance », car la phénoménologie n’est ni l’un ni l’autre et ne saurait jamais l’être tant qu’elle s’entend elle-même. » (5)
Laissons donc la méthode aux sciences dont il a été une erreur de calquer pour se dire scientifique dans le domaine de la connaissance de l’humain et une plus grave erreur de considérer ce savoir scientifique
supérieur à tout autre mode de savoir. Car ici, il ne s’agit pas essentiellement d’acquérir des connaissances, mais essentiellement de comprendre et de trouver un sens à l’être humain et à sa vie. Car le trait qui caractérise l’être humain vs un objet ou un animal est la conscience de soi dans son présent et dans son devenir.
Un fruit, un pierre ou un animal ne prend pas conscience de son état et ne se demande pas ce qu’il adviendra de lui le jour prochain. J’y reviendrai dans les considérations pratiques et du devenir de l’humain.
Si on se rappelle bien de l’étymologie du mot philosophie, il indique l’ami de la sagesse et non de la
connaissance. On peut connaître, expliquer beaucoup de choses sur l’être humain sans toutefois ni être son ami, ni son sage ami. Les diplômes et l’amoncellement de résultats de recherche et de publications d’une
personne dite scientifique ne garantissent en rien qu’elle soit aussi sage, ou qu’elle connaisse son sujet avec sagesse.
Alors quoi d’autres que d’utiliser des méthodes afin de mieux connaître avec sagesse l’être humain?
Heidegger nous suggère une démarche ou une marche sur un chemin ou un cheminement vers l’être.
D’aller expérimenter une marche à la rencontre de l’être.
Au contraire d’une méthode, comme le dit Jean-Pierre Charcosset, citant Heidegger :
« le chemin ne se laisse pas jalonner et planifier comme une route ». (6)
Mais qu’est-ce donc qu’un chemin et quelles en sont les implications pour la personne qui s’y engage?
Charcosset encore ici nous rappelle que le mot chemin : « provient d’un ancien mot celtique qui veut dire « pas ». C’est pas à pas que le chemin se découvre. » (7)
Et en parallèle à ce marcher sur un chemin pas à pas, Heidegger nous donne l’exemple de l’expérience de nager. Il nous dit que ce n’est pas en lisant un traité sur la nage que nous apprendrons à nager.
Le seul moyen de savoir nager est de se lancer dans l’eau soi-même et l’expérimenter par soi-même.
Le poète Machado ( 1875-1939) disait : « Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. »
Vous voulez pis encore, car ce chemin, ce n’est pas du gâteau, il faut bien le dire. Il demande beaucoup de courage, d’éveil et d’énergie. Jean-André Nisole nous avise :
« Entre le lieu où nous nous reposons et le sentier où nous marcherons, il y a un abîme : celui du risque. Le risque de marcher « sans autre repère que l’élan de notre mouvement », ce qui est bien effrayant. » (8)
Bien sûr, nous pourrons faire de faux pas, nous pourrons nous tromper de chemin, tourner en rond, et pendant longtemps, nous perdre, être complètement désorienté, avoir à défricher pour continuer notre marche, nous retrouver dans un cul de sac, tomber souventes fois et nous relever, faire des pas en arrière, voire être obligé de revenir au point de départ et tout recommencer le cheminement.
Nous devrons peut-être faire des arrêts pour reprendre notre souffle. Gravir durement des montagnes ou descendre vers des plaines et y marcher longtemps, longuement sans rien voir à l’horizon. Nous pourrons tomber dans un trou. Souffrir du froid ou de la chaleur, de la soif ou de la faim, de la fatigue, du désespoir, de la peur, de la tristesse, de la honte ou de l’inquiétude. Nous pourrons nous blesser. Mais aussi parfois, faire des découvertes, des rencontres merveilleuses, des surprises où nous pourrons crier : eurêka!
Nous pourrons trouver ce qu’on ne cherchait pourtant pas…Nous pourrons sentir le parfum de fleurs et admirer des arbres
majestueux, des rivières au courant puissant dans lesquelles nous pourrons nous rafraîchir. Nous pourrons y vivre la joie, la fraternité, l’enthousiasme. Nous pourrons même sur ce
chemin sourire, rire, chanter ou faire quelques pas de danse. Et qui sait, nous pourrons aussi découvrir l’amour!?
Encore ici, ne retenons pas que les apparences de toutes ces tergiversations : le chemin de l’expérience contient sa structure logique qui peut n’apparaître que bien longtemps après avoir fait le premier pas. Souvent, des années après! « Dans la patience, tu adviendras »
aimait dire Jung…
Bref, en prenant un chemin, nous serons et nous nous maintiendrons humains. Et un humain vivant qui ira à la rencontre d’un autre humain vivant.
À l’inverse de la méthode scientifique dont la preuve s’objective en référence à des critères extérieurs, tels que des données observables, quantifiables et des expérimentations qui peuvent se répéter en obtenant les mêmes résultats, en cheminant ainsi, nous nous expérimenterons nous-mêmes par nous-mêmes. Au lieu de les prouver, nous les éprouverons.
À l’inverse de calquer sur les autres, et de les croire, les yeux fermés, nous exigerons de toucher la plaie de nos propres mains. Georg Groddeck (1866-1934), considéré comme le fondateur de la médecine
psychosomatique ne se gênait pas après tout d’utiliser son propre sens de l’odorat
au dessus des selles et des urines de ses patients pour l’aider à poser un diagnostic…
Aujourd’hui, la science de la médecine utilise des équipements sophistiqués pour confirmer ou infirmer l’expérience des symptômes ressentis par les patients…
Ce n’est pas qu’en soi, la médecine ne soit pas juste d’agir ainsi, mais elle se donne une
primauté voire
un pouvoir supérieur sur l’expérience vivante d’une autre personne, le
patient, très souvent sans même l’écouter ou dialoguer avec.
À mon point de vue, le plus grand défenseur de l’expérience (vs
experiment, terme anglais) dans le domaine des sciences humaines fut le psychiatre écossais Ronald David Laing (1927-1989). Un autre mouton noir de la psychanalyse et de la psychiatrie traditionnelle et orthodoxe. Dans son livre intitulé :
« La politique de l’expérience », il écrit : « Seule l’expérience est évidente, probante, et l’expérience est la seule évidence, la seule preuve. » (9)
Ailleurs, il ira même jusqu’à écrire que nous avons autant besoin d’expérience que de nourriture. Cela est vital pour l’être humain.
Notre expérience demande à remettre en question l’évidence des connaissances qu’on nous propose et parfois impose. Non par un quelconque acte de révolte adolescente sur les bords délinquante, mais par nécessité vitale.
Ce recours à l’expérience ne relève pas non plus, par ailleurs, d’un simple quant à soi superficiel qui mènerait le dialogue à un cul de sac…sec.
L’intellectualisation fait de nous des êtres sclérosés et pis encore des êtres sclérosants. Non, la demeure de la vérité n’est pas dans nos idées.
Cela signifie : éprouver, sentir, se laisser toucher, se laisser renverser voire bouleverser, jusqu’à se laisser transformer par quelque chose ou quelqu’un. Nous sommes ici, loin du scientifique au sarrau blanc, les mains dans les poches et qui ne sourit même pas…pour conserver à tout prix, bien
illusoirement sa supposée objectivité…
Cela implique qu’il faille nous engager pleinement et personnellement de manière
responsable dans notre quête de l’humain. Non uniquement avec notre rationnel, notre cœur, notre corps et notre esprit ou notre âme, pris individuellement, mais avec tout cela lié ensemble.
Le statut de la science nous a fait payer un prix très cher : de souffrir d’être divisé en soi-même et conséquemment d’être coupé de l’autre dans sa vérité. Et la ou les vérités ne se
retrouvent pas en collant les différents morceaux, le tout n’étant pas la somme des parties.
Cela implique d’être ouvert, et encore plus difficilement de se maintenir dans l’ouvert. Plus qu’ouvert
(comme une simple porte ouverte, ce qui est déjà bien..) être accueillant, le laisser entrer, lui faire une place, afin qu’il s’y installe et qu’il dialogue avec nous.
Cela implique d’être à l’écoute de l’autre et respectueux envers lui. Il ne s’agit pas du simple respect appris par politesse conventionnelle des bonnes manières, mais d’un profond respect pour l’être humain que l’on considère notre égal. Et plus l’autre sera différent de nous, plus s’opéra en nous un décrassement de notre ombre par une confrontation constructive qui nous amènera à clarifier et notre ombre…et notre lumière.
L’être humain n’étant pas un échantillon que l’on se débarrasse après l’avoir utilisé pour notre propre
profit. Au contraire, des liens significatifs se tissent dans le présent et aussi pour l’avenir avec lui, ne serait ce que dans la mémoire de notre cœur.
Cela implique de nous mettre à nu, vulnérable, sensible à l’autre. Buber disait qu’il n’y a pas de Je sans
Tu. La vérité se trouve dans le co-naître avec l’autre. En étant pleinement présent dans le pur moment intersubjectif. Là est la clairière où se fera la réelle et vraie rencontre.
Or, nous avons beaucoup de difficultés à être simplement cela, à cause de deux obstacles majeurs :
parce que nous avons peur : ce qui est bien humain.
parce que nous ne voulons peut-être pas tant savoir la vérité sur l’être humain : ce qui est aussi bien humain…il y a des vérités que nous préférons garder dans l’ombre…
Pour contourner ou mieux pour adoucir ces obstacles, trop ombrageux ou trop lumineux, il nous faut aller chercher la compassion, la beauté et la bonté de notre cœur. Bref, en un mot : notre humanité.
C’est notre « outil de mesure » principal, primordial, voire incontournable en vue d’acquérir de sages connaissances et de sages compréhensions de l’être humain. Notre expérience humaine est aussi, en même temps, notre
outil d’évaluation ou de validation. Les connaissances que j’ai acquises à travers mon expérience sont évaluées au plan de leur authenticité par mon expérience personnelle, en finalité.
Heidegger a dit que le lieu de la vérité n’est pas le logos, mais l’aisthesis, i.e. la pure appréhension sensible des choses. Il est inouï de
constater que pour connaître et comprendre l’humain, nous ne nous servions pas de notre propre humanité, qui est juste là tout près de nous, au détriment d’un outil construit. Schleiermacher et Rudolf Otto ont souligné l’importance du sentiment et de « la valeur de l’intuition qui saisit l’infini dans le fini, l’éternel dans le temporel. »
.(10)
.
Il nous faut laisser le Cela à nos frères scientifiques. Les preuves de l’authenticité des connaissances
acquises dans le domaine humain exigeront d’être éprouvées, passées au crible de mon expérience, i.e. au travers de ma chair, de mon esprit, de mon âme et de mon cœur.
Si j’avais à imaginer les critères auxquels se référeraient les membres d’un jury qui évaluent les thèses d’étudiants-es dans le domaine de la recherche sur l’être humain, je dirais très certainement qu’il
comporterait celui de l’expérience vivante aux deux niveaux : à celui du contenu en tant que tel de la recherche et à celui de la manière dont l’étudiant-e en présente son compte-rendu.
Et les membres du comité poseraient cette question à l’étudiant-e, qui est glissée dans une anecdote citée par Marc-Alain
Ouaknin, dans son livre intitulé « Tsimtsoum » :
Un disciple vint voir son Maître qui lui demanda : « Qu’as-tu appris? »
Le disciple répondit : « J’ai traversé trois fois le Talmud. »
Et le Maître lui dit : « Mais est-ce que le Talmud t’a traversé? »
Et j’ajouterai ceci pour poursuivre cette anecdote, selon mes leçons apprises dans le cours de Sagesses Orientales :
Si l’étudiant-e en question répond oui, les membres du comité l’écouterons avec attention.
Si sa réponse est négative, ils lui donnerons un gentil coup de bâton de bambou sur les doigts et le retournerons à la méditation.
Ce qui m’amène à vous parler de quelques considérations pratiques.
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Colloque Anthropologie et Spiritualité, Université de Sherbrooke, Faculté de Théologie, d’Éthique et de Philosophie, Octobre 2004
Considérations épistémologiques
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