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La primauté de l’expérience en philosophie et en théologie
par Lise Villemaire

Conclusion

Alors qu’en est-il de ces personnes qui ont fait confiance en leur expérience personnelle, qui ont su voir la fleur en eux et en les autres, qui se sont jetés dans ce flux vital et qui l’ont suivi, qui ont senti la présence de cette Vie plus puissante que la petite vie visible à nos petits yeux, dont leur cœur battant s’est senti attiré à adhérer à un autre cœur battant?

Il m’a été donné d’en rencontrer quelques uns : tel un Bernard de Clairvaux, un St-Augustin, un Maître Eckhart, un rabbi Nachman, un Pavel Florensky, un Jean de la Croix et bien d’autres dans mon entourage immédiat.

Au contraire des rapports scientifiques, ils nous ont laissé des témoignages vibrants de ce qu’ils ont vécu. La nature de leur propos est simple et ne contient pas de vocabulaire sophistiqué et difficile d’accès.

Souvent, il s’agit de poésie presque chantante, d’une beauté qui m’a renversée. Mais tous étaient caractérisés d’une soif d’apprendre, d’un vouloir se dépasser, après un renoncement de soi et par delà, chercher l’essence divine de l’humain, de chercher les moyens pour apaiser les souffrances de l’humain et de les lui enseigner.

Ils se sont engagés dans cette quête, tout entier avec une énergie quasi surhumaine qui se transmet encore et nous stimule dans nos propres vies. Le vrai savoir dure.

Après avoir cherché longtemps les mots et la manière pour dire ce que je voyais au-delà de l’apparence des êtres humains que je rencontrais, j’ai trouvé auprès de ces personnes, dans leurs témoignages d’expériences de vie, plus que les mots pour le dire, plus que la manière de le dire. 

J’ai trouvé mon refuge, mon abri, mon drapeau,
ma rivière, ma brise, mon souffle, mon feu, mon rocher,
mon Ami, mon frère, mon phare, mon repos.

J’ai trouvé l’amour de Dieu, le Consolateur de toutes les souffrances. 

Penser, c’est remercier disait Heidegger.

Quand le soir tombe,
dans le silence de la nuit, de la pénombre
avec pour seule lumière ses diamants, les étoiles,
assise près de la lampe, 
je veille auprès de mon frère humain, 
en pensant à tous ces êtres de Beauté qu’il m’a été donné comme un cadeau de rencontrer, 
en sentant la pulsation de Jésus dans mes veines, 
en sentant le souffle d’Abba effleuré ma joue.

Puisque n’a-t-il pas dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la Vie. » ?

(Brueghel, (1567, La conversion de St-Paul)

Brueghel 1567  La conversion de St-Paul

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Lise Villemaire

Colloque Anthropologie et Spiritualité, Université de Sherbrooke, Faculté de Théologie, d’Éthique et de Philosophie, Octobre 2004

 Introduction

 Considérations épistémologiques

 Considérations pratiques

 Considérations sur le devenir humain

 Conclusion

 Références bibliographiques

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