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Le Yi King, « Le livre des transformations » en français, fait partie des livres les plus importants de la littérature universelle. Il est à la base de la philosophie chinoise où confucianisme et taoïsme puisent leurs racines communes.
C'est en 1924 que Richard Wilhelm livre au public cet important ouvrage (en langue allemande), traduit dans notre langue en 1967 par Etienne Perrot.
C. G. Jung, ami de Richard Wilhelm , a écrit la préface de l'édition anglaise que l'on retrouvera traduite dans son intégralité à la fin de l'ouvrage Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or. Il nous prévient : «D'un bout à l'autre de l'ouvrage, le Yi King insiste sur la connaissance de soi. La méthode suivant laquelle ce résultat doit être obtenu ouvre la voie à toutes sortes d'abus, et elle n'est donc pas faite pour des esprits frivoles ou manquants de maturité ; elle n'est pas non plus destinée aux intellectualistes et aux rationalistes. Elle ne convient qu'à des gens de pensée et de réflexion qui aiment à méditer sur ce qu'ils font et sur ce qui leur arrive, tendance qu'il ne faut pas confondre avec la rumination morbide de l'hypocondriaque.» Quelques lignes plus loin : «Même pour l'il le plus bigle, il est évident que ce livre représente une longue exhortation à scruter soigneusement notre caractère, nos attitudes, nos mobiles.»
L'approche chinoise est très différente de l'approche occidentale ; Jung indique : «Tandis que l'esprit occidental trie, pèse, choisit, classe, isole avec soin, le tableau chinois du moment embrasse tout, jusqu'au détail le plus mince et le plus dépourvu de sens, parce que le moment observé est fait de tous les ingrédients.» Aussi le geste simple qui consiste à interroger l'oracle du Yi King à l'aide de trois pièces de monnaie (ou de quarante-neuf baguettes d'achillée selon la tradition) fait partie du moment observé, et de ce fait répond à l'interrogation par une coïncidence toute chargée de sens. Ici on entre dans le domaine de la synchronicité, concept qui s'oppose au strict point de vue causal.
On interroge le livre comme s'il agissait d'un être réel et l'on reçoit des réponses intelligentes en relation directe avec la préoccupation du moment. Toutes les situations humaines sont représentées par l'un des 64 hexagrammes du Yi King. Chaque hexagramme est composé de deux trigrammes (soit 6 traits au total). Certains traits se transforment et permettent le passage d'un hexagramme vers un autre. Les réponses se trouvent dans les commentaires associés à chacun des hexagrammes, à chaque trait en mutation.
Comment l'esprit occidental peut il ignorer des grands esprits comme Confucius ou Lao Tseu ? A ce propos Jung indique : «Je sais que je n'aurais pas osé, dans le passé, m'exprimer de façon aussi explicite en une matière aussi incertaine. Je prends ce risque parce que je suis maintenant dans ma huitième décennie et que les opinions changeantes des hommes ne m'impressionnent plus : les pensées des vieux maîtres ont pour moi plus de valeur que les préjugés philosophiques de l'esprit occidental.» Il termine sa préface par cette phrase : «Le Yi King se présente avec des preuves et des résultats ; il ne se vante pas, il n'est pas d'un abord aisé. Constituant un élément de la nature, il attend, comme tel, qu'on le découvre. Il n'offre ni faits, ni pouvoirs, mais, pour les êtres épris de connaissance de soi et de sagesse - s'il en est -, il paraît être le livre adéquat.»
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Comment interroger le Yi King ?
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