Accueil
Liste des auteurs dont une ou plusieurs publications figurent sur ce site.
S'appuyant sur les travaux de C.G. Jung et de M.L von Franz, Leonardo Hincapié explore la légende médiévale de Tristan et Iseut. Cette étude se distingue par l'exploration du personnage d'Yseut représentant à la fois la vie, la mort et le renouvellement.
"Une légende qui circulait au XIIe siècle, principalement dans les territoires actuels de la France et de la Grande Bretagne, a incontestablement exercé une forte influence sur l'imaginaire occidental et sa perception de l'amour. Cette légende, Tristan et Yseut, évoque en nous une histoire aussi passionnée que tragique.
[...] Nous considérons qu'une analyse junguienne de cette légende, et notamment une analyse du personnage féminin, peut nous révéler d'autres relations et d'autres sens à l'intérieur de cette histoire qui continue de hanter, parfois subrepticement, nos rêves et nos aspirations d'amoureux." Extrait page 9.
"Enfin, le fil conducteur de notre travail se résume à une question qui peut sembler aussi évidente que naïve : pourquoi dans cette histoire, qui a marqué si profondément notre imaginaire, les amants meurent-ils à la fin ? Nous verrons que la réponse à cette question nous mène à des profondeurs symboliques insoupçonnées." Page 13.
"Les formes symboliques que peut prendre le principe féminin sont des plus ambivalentes et des plus complexes. Cela est sans doute dû au rôle essentiel joué par ce principe : indispensable à la génération de toute vie (comme la Mère), il montre les chemins du renouvellement (comme l'Anima) et préfigure la fin de toute existence (comme la Mort).
Les histoires archétypiques essayent d'exprimer cette complexité par l'élaboration de personnages féminins ambivalents et
plurivoques." Page 194.
"Du point de vue de la psychologie junguienne, la rencontre avec la Déesse exprime souvent, d'une manière symbolique, les possibilités de transformation et de renouvellement du Moi.
Avec son mouvement inhérent cherchant une différenciation de plus en plus poussée, le Moi tend à s'éloigner du côté sombre et indifférencié de l'Inconscient. Sauf que cet espace psychique inconnu, vaste et numineux, désigné par Carl Gustav Jung sous le nom d'Inconscient collectif, renferme en lui les sources énergétiques, c'est-à-dire vitales, de la vie psychique." Pages 201/202.
"Par conséquent, un périodique retour aux sources s'avère non seulement valable mais nécessaire pour le Moi. En effet, un Moi raidi par un effort trop poussé de différenciation ne retrouve sa
souplesse qu'en retournant à cette source intarissable de vie, de transformation et de renouvellement. Mais ce retour, ou régression, ne se fait jamais dans la douceur et comporte généralement des risques bien dangereux.
La figure de la Déesse, ainsi que l'archétype de la Mère et de l'Anima, est symboliquement cette espèce de porte qui mène à la transformation et au renouvellement de la conscience et du Moi. Elle ouvre le chemin qui mène à la mort et à la renaissance des instances psychiques raidies, pétrifiées ou devenues stériles à cause de leur éloignement des forces vitales."
Page 202.
Issue du monde médiéval occidental, la légende de Tristan et Yseut reste une référence, conférant une tonalité d'absolu à l'amour, à la passion qui lie deux êtres. Si le personnage de Tristan a souvent été analysé, peu d'études littéraires détaillées ont mis en valeur le personnage d'Yseut.
Yseut : la vie, la mort, le renouvellement s'efforce de comprendre ce personnage triple à la lumière des recherches de C.G. Jung sur l'inconscient collectif et, notamment, sur le principe féminin.
Yseut illustre les différentes facettes de l'amour, les différents rôles de la femme, montrant à quel point le féminin est créateur, guérisseur, aussi bien que destructeur.
L'exploration des antécédents mythologiques qui ont contribué à forger le personnage d'Yseut, les comparaisons entre différentes versions, entre des mythes analogues, la recherche des schémas narratifs et des symboles, l'amplification des éléments ou des images caractérisant Yseut : autant d'analyses approfondies pour que transparaisse, se dégage, s'universalise le sens de ce personnage. Ou, en termes junguiens, pour que l'archétype émerge de l'inconscient collectif.
Grâce à ce travail, un pont est jeté entre la littérature et la théorie des archétypes telle que l'a conçue C.G. Jung, c'est-à-dire directement liée à l'analyse des mythes.
Introduction
1. Les archétypes et le principe féminin
2. Résumé de la légende
3. Yseut : avatar de la déesse
3.1 Le folklore
3.1.1 La Fée guérisseuse
3.1.2 La Fée aimée
3.1.3 La troisième Fée et la dernière blessure mortelle
3.2 La mythologie celtique
3.2.1 Grainné : l'amour tragique
3.2.2 Brigit : la Déesse triple
3.3 La Fée triple et le Destin
4. La construction symbolique de la légende
4.1 Le début de l'histoire d'amour
4.2 La Fée fatale
4.3 Le dénouement
5. Le principe féminin dans la légende
5.1 Le début de l'histoire : le héros et la Déesse
5.2 La deuxième femme ou les dangers de la rencontre avec la Déesse
5.3 Le dénouement : la Royauté ou la Mort
5.3.1 Images de la transformation et du renouvellement
5.3.2 Tristan, la transformation et le renouvellement
5.4 Épilogue
Conclusion
Bibliographie
Ce livre est issu d'une recherche doctorale en littérature française médiévale soutenue le 9 décembre 2014 à l'Université de Paris 3-Sorbonne sous le titre "Yseut et Wîs : une lecture junguienne des personnages féminins dans Le Roman de Wîs et Râmîn et dans les romans de Tristan".
Voir la présentation de Leonardo Hincapié et de ses travaux.
cgjung.net © 1998 -
Haut de page