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Madeleine Roussellie a choisi dans cet ouvrage, Celui qui s'en est ainsi allé, de montrer toutes les difficultés qu'elle a du affronter au moment où a pris fin sa psychanalyse freudienne. Elle s'est alors tournée vers la psychanalyse jungienne qui lui a permis de poursuivre son évolution.
Dès le début Madeleine Roussellie précise que "Dix ans d'analyse freudienne m'avaient dotée d'un Moi bien structuré qui me permettait une adaptation satisfaisante grâce à l'excellent contenant d'un solide parent maternant.
L'analyste venait de déclarer son travail terminé. Je manifestais beaucoup de réticences car une angoisse sourde, indicible me tenaillait au plus profond de mon être: pauvres résistances à la fin de l'analyse à la limite du caprice, pensait-il. L'analyste ne pouvait qu'avoir raison; à
contrecœur j'acceptai donc. Néanmoins je continuais à redouter en silence l'effondrement de ce bel édifice en solides pierres de taille que je sentais flotter sur une mer terrifiante : je vacillais intérieurement et vivais dans la crainte.
Je rapporterai ici les notes telles qu'elles ont été prises çà et là sur le vif. Leur formulation a été le plus souvent suivie par respect du parcours émotionnel tel qu'il s'est présenté. C'est une tentative sans doute risquée de mettre des mots sur l'indicible.
J'ai choisi de respecter l'intégralité du vécu: ces pages se veulent un témoignage sincère que j'adresse aux plus malheureux d'entre nous. Chacun ayant sa propre voie entendra ce qui lui sera donné de percevoir : une image, une réflexion, un mot, un éclair dans la nuit... La vie peut repartir de la moindre braise."
(p 11)
Suivent de larges extraits de son journal où l'auteur expose au jour le jour, au grès des notes prises dans les années 80, la difficulté de se retrouver très attaché à son psychanalyste alors que la cure a pris fin. C'est à ce moment-là que l'auteur rencontre Geneviève Guy Gillet, analyste jungienne, elle mène alors durant quelques mois deux analyses en parallèle jusqu'à ce qu'elle réussisse à se séparer de son premier psychanalyste.
Elle termine son ouvrage par ces quelques mots :
"Que ma joie demeure !, que je reste dans l'axe merveilleux où on se sent tirée doucement par les cheveux, comme redressée.
Quel retournement extraordinaire ! C'était la fin de mes sombres errances; il ne fera plus nuit, mais veille et rappelle-toi ce vécu indicible. La grisaille ? Regarde-la bien en face, mais ne lui accorde aucune place, aucune importance. Renvoie-la et souviens-toi ! Elle sera chassée.
C'était l'éclair doré de la lumière qui perçait le brouillard." (p
217)
Cet ouvrage a été conçu à partir de notes quotidiennes prises durant une vingtaine d'années par l'auteur, suite à son second parcours analytique entrepris à la demande insistante de ses thérapeutes.
Si celle-ci n'est pas la seule à vivre l'échec d'une psychanalyse, c'est toutefois l'une des rares à avoir remonté des abysses de l'inconscient. Nombreux sont ceux qui y ont perdu la vie. Elle souhaite ainsi témoigner afin de dire qu'"un possible peut exister dans l'impossible à vivre".
Peut-être avons-nous un destin, mais nous ne le connaissons pas et ne savons pas dans quelles limites nous pouvons l'infléchir. Car les forces de vie sont insoupçonnables : garder l'espoir de sortir de l'enfer, vivre jusqu'au bout l'espérance ; c'est peut-être ça, le secret.
"Dépasser l'irréparable et donner un sens à sa vie est donc possible." Geneviève Guy Gillet
Aujourd'hui, en 2016, Madeleine Roussellie choisit de publier ses expériences de vie car que serait un témoignage s'il dormait au fond d'un tiroir ?
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