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Cet ouvrage regroupe six études et conférences autour des thèmes de la mort, régression et renaissance.
Marie-Louise von Franz, Barbara Hannah, Alfred Ribi, Gotthilf Isler, Hansueli F. Etter examinent ces thèmes selon la psychologie jungienne.
Ci-dessous quelques extraits qui donnent le ton de ce livre :
"Jung a pris au sérieux de nombreux rêves de personnes vieillissantes dans lesquels il était question de la continuation de la vie de l'âme après la fin du corps. Il n'y voyait pas seulement une précieuse consolation thérapeutique. C'est que, dans sa vision des choses, notre psyché semble n'être liée que pour une partie aux fonctions cérébrales.
Comme l'attestent les phénomènes télépathiques ou d'autres phénomènes parapsychologiques, notre psyché n'est reliée aux catégories de l'espace-temps et du monde dit matériel que de manière partielle et l'aspect de la psyché qui n'est pas tributaire du cerveau et du corps ne se trouve par conséquent pas nécessairement affecté par la mort physique. Jung se demandait simplement si l'identité du moi du mort était conservée ; et il laissait également ouverte la question de la réincarnation. Il tenait en revanche pour probable qu'une certaine conscience continuait à vivre."
"Il semble cependant qu'il y ait une règle : plus nous avançons en âge, moins nous pouvons nous permettre la bêtise infantile de dorloter notre ego. Nous n'avons plus le droit de dilapider le temps qui nous reste en vain « je veux » et « il me faut », et ainsi de suite. Car cette voie-là conduit infailliblement à la régression.
Maître Eckhart l'a montré avec une grande clarté dans son enseignement du délaissement. Il souligne encore et toujours que toute la misère humaine tient au fait que nous voulons suivre notre propre voie. Il dit, par exemple : « Toute inquiétude qui s'élève en toi, à ton insu ou non, ne provient que de ta volonté propre. »"
"Les rêves ne constituent pas la preuve de quoi que ce soit, par exemple de la vie après la mort. Mais ils s'expriment « comme si », ce qui donne du sens tant à la vie qu'à la mort. Dans la mesure où l'au-delà après la mort est « l'autre entièrement impossible à imaginer », il ressemble à l'inconscient collectif qui est au-delà de la conscience.
S'il nous est défendu de jeter avant terme un regard par-dessus la frontière absolue entre la vie et la mort, les rêves annoncent néanmoins une existence au-delà de cette limite de nos connaissances. Force nous est de nous en satisfaire."
À propos de la découverte de l'inconscient collectif et du principe de synchronicité par C.G. Jung, Gotthilf Isler indique : "il me semble que ce sont ses développements sur la synchronicité qui marquent les véritables débuts d'une révolution dans les sciences naturelles. Car avec sa formulation de la synchronicité, Jung replace la question d'un sens existant en dehors de l'homme, c'est-à-dire intrinsèque à la création tout entière - question de nature essentiellement religieuse -, au centre de notre vie et peut-être aussi au sein du domaine de la science de l'avenir.
Barbara Hannah exprime la nécessité du « détachement », elle précise qu'il "n'est licite qu'à condition que nous tissions les liens les plus forts avec cette vie, nous efforçant avec fermeté de remplir notre tâche aussi sincèrement que possible - jusqu'au moment que les Chinois considèrent comme étant le coup de chance ou la fortune suprême, c'est-à-dire la rencontre avec notre mort qui ne viendra pas déchirer en morceaux notre parcours de vie individuel, mais arrivera comme son couronnement."
"À la mort d'un être cher, nous ressentons chaque fois l'effroyable brutalité et le froid glacial de l'agonie. Apparemment en plein essor, certains sont soudain arrachés à la vie, victimes d'un infarctus ou d'une attaque cérébrale, d'autres succombent lentement, dans d'atroces souffrances, à une maladie sournoise comme, par exemple, un cancer.
Ceux qui restent éprouvent le plus souvent un choc face à ce côté destructeur, sans amour ni lien affectif, de Dieu. Surgissent alors de sombres fantaisies sur Dieu ; certains se détournent de lui, arguant que, s'il y avait un Dieu de justice, il aurait dû empêcher pareille mort. D'autres se réfugient derrière la loi du grand nombre et sont d'avis que la mort n'a rien à voir avec Dieu, mais qu'elle ressortit au hasard et aux statistiques. La mort sur les routes, par exemple, tuerait au hasard chaque semaine un certain nombre de personnes.
Le plus grand nombre se contente simplement de refouler le côté ténébreux de Dieu pour le projeter sur ses contemporains chargés de responsabilités - le médecin traitant, l'infirmière -, ou sur le médicament, les circonstances, un défaut technique ou encore d'autres « raisons ». Ceux qui sont tenus pour responsables peuvent alors être amenés à se justifier. Cela replace la mort ressentie comme une injustice dans un juste ordre humain."
Éditions Entrelacs - 14cm x 22cm - 212 pages
Traduction de l'allemand et l'anglais par Jacqueline Steib-Blumer
cgjung.net © 1998 -
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