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Hayao Kawaï a été à partir de 1965 le premier analyse jungien japonais. Empreint de culture Bouddhiste, dès le premier chapitre il pose la question : Bouddhiste ? Jungien ? Que suis-je ?
Dans Ma Vie, C.G. Jung évoque l’importance qu’a eue pour lui la confrontation avec d’autres civilisations pour mieux comprendre les caractéristiques du monde occidental, sa mentalité. Il relate également à quel point il a été sensible aux regards que des êtres venus d’horizons très divers portent sur notre propre civilisation.
Le point de vue de l’auteur du Bouddhisme et l’art de la psychothérapie est celui d’un Japonais qui, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, s’oriente vers la psychologie, étudie à Los Angeles, puis à Zurich. Revenu au Japon, il y introduit la psychologie junguienne. En la pratiquant, en se mettant à l’écoute de l’inconscient de ses patients japonais, de son propre inconscient, il retrouve certaines racines orientales, notamment bouddhistes, qui s’étaient occultées en lui, il les voit se revivifier en ses patients aussi.
Hayao Kawaï entremêle étroitement son expérience personnelle et l’analyse approfondie de certains textes ou images comme celles du Rosaire des philosophes et de L’Apprivoisement du buffle, il raconte des rêves de patients aussi bien que des mythes et légendes, il s’interroge sur la relation entre le thérapeute et le patient. Et il a cette rare qualité de sourire en se remettant en question. Son livre est aussi profond que vivant.
Hayao Kawaï répond à cette question : "Pour moi, être junguien consiste à observer consciencieusement et attentivement le matériel produit par l'inconscient, qui devient alors une base sur laquelle on vit sa vie en poursuivant son propre processus d'individuation. Pour ce faire, on doit assimiler les connaissances et les compétences fondamentales et indispensables. De toute évidence, il y aura de nombreuses différences individuelles parmi les junguiens, suivant la manière dont on aura réagi au matériel venant de l'inconscient. Si quelqu'un trouve que sa voie d'individuation diffère de celle élaborée par Jung, il doit alors faire un grand effort pour clarifier pourquoi et comment il en est ainsi. Il est important de ne pas ignorer la simplicité de ce point : le processus d'individuation conduit à des différences individuelles qui sont attendues.
Au regard de ce que je viens de décrire, il me semble que je suis junguien. Naturellement, si l'on pense qu'être junguien signifie qu'on suit à la lettre ce que dit Jung, qu'on considère que tout est intégralement juste, alors je ne suis certainement pas junguien. En revanche, si un junguien est simplement quelqu'un qui suit son processus d'individuation, peu importe alors ce qu'il fait : tant qu'il suit cette ligne, il est junguien. Mais c'est peut-être un peu trop facile, trop simpliste. Je dirais que vous êtes junguien quand, pour éviter d'être arbitraire ou complaisant à votre propre égard dans la vie, vous choisissez de prendre Jung comme point de référence pour faire un examen de conscience qui remet complètement en question vos croyances, vos méthodes, et que vous trouvez qu'il est positif de le faire. Quand vous cessez d'en voir le sens, vous cessez à mon avis d'être junguien.
"Junguien" signifie non pas suivre Jung à la lettre, mais trouver qu'il est positif de se confronter à Jung et de comparer rigoureusement son approche et la vôtre.
Comme vous le comprenez sans doute, quand l'Asiatique que je suis essaie d'identifier ce qu'il a vécu, le résultat n'est pas le même que celui auquel est arrivé Jung, même si je suis junguien. Mon chemin de conscience est différent de celui de l'Européen, et ma relation à l'inconscient est différente aussi."
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