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Jung animiste ? 

Antoine Fratini expose dans cet ouvrage sous-titré "Psyché et nature" les liens et les parallèles entre l'animisme et la psychologie de C.G. Jung. Il réhabilité la nature, l'environnement et replace l'homme au cœur de la chaîne du vivant.

Continuité entre l'âme individuelle et l'âme du monde

Dans sa préface, Gabriele La Porta indique : "Aujourd'hui, l'existence d'un rapport de continuité entre l'âme individuelle et l'âme du monde ne se présente plus comme une évidence pour le plus grand nombre. Pourtant, il serait injuste et regrettable de concevoir notre lien profond avec l'écosystème uniquement du point de vue scientifique, la nature nous structure et participe à notre organisation intérieure tout comme la psyché fait partie de la nature.

Opérer le génocide de l'esprit signifie, comme nous le constatons chaque jour, détruire la nature. Comprendre cela équivaut à compléter et parfaire le parcours de la pensée écologique dans notre culture actuelle. Cette révolution intérieure pourra se révéler particulièrement agissante et salvatrice pour l'avenir de notre monde." (p10)

Inconscient animiste

Antoine Fratini  définit l'inconscient animiste : "Une étude objective, approfondie et libre de tous préjugés montre que les peuples animistes sont des maîtres dans l'art de percevoir et de se fier à l'inconscient. Ces facultés qui se sont affinées au cours des millénaires ont été oubliées par la culture occidentale moderne, mais, curieusement, elles se retrouvent sous forme de tendances moins différenciées dans l'inconscient de nos contemporains.

Pour définir cet ensemble de tendances j'ai utilisé l'expression « inconscient animiste ». D'un point de vue topique, il s'agit d'un système qui ne saurait être placé totalement à l'intérieur du sujet, mais qui est, au moins en partie, perçu, vécu et conçu dans le monde de la nature. Ce qui pourrait expliquer l'engouement croissant des modernes pour l'écologie, cet engouement dépassant largement, à mon avis, les motivations rationnelles." (p35)

La perception de l'inconscient dans la nature

L'auteur met l'accent sur le lien entre inconscient et nature : "La perception de l'inconscient dans la nature, dont la compréhension demande à se parfaire davantage, constitue à mon avis un des aspects les plus fondamentaux et intéressants de l'animisme.

C'est elle qui pourrait expliquer, entre autres, cet intérêt toujours croissant pour les grands thèmes écologiques appréhendés comme une forme de compensation inconsciente d'une pensée moderne toujours plus technique et superficielle.

Malgré la conception rationnelle que nous en avons, la nature continue de nous fasciner car elle est intimement et symboliquement liée à notre inconscient qui en reproduit les figures et les motifs dans les rêves et les fantaisies. 

  • Pour quelle raison une simple promenade dans les bois peut-elle s'avérer si régénératrice?
  • Pourquoi la simple pensée de se retrouver face à un animal sauvage est-elle en mesure de susciter en nous autant d'émotions?
  • Pourquoi sommes-nous tellement envoûtés par la mer ou la haute montagne?

Ne serait-ce pas parce que ces entités naturelles font, en quelque sorte, écho aux parties les plus profondes de notre psyché?

S'asseoir sur un rocher au beau milieu d'un torrent revient, au niveau inconscient, à devenir torrent, avec toutes les conséquences psychologiques que cela comporte. Contempler un arbre séculaire et majestueux signifie, toujours inconsciemment, se remplir de son énergie, percevoir en soi une profonde parenté avec lui, en recevoir une force et un équilibre aptes à balayer les incertitudes du moment." (p37)

L'importance de percevoir, ressentir, expérimenter la dimension animiste

Antoine Fratini accorde de l'importance à la communication avec l'inconscient : "Pour être reconnue comme telle, la dimension animiste ne doit pas être seulement pensée, mais aussi et surtout perçue, ressentie, expérimentée.

A ce propos, je ne peux m'empêcher d'observer que nombre de jungiens enseignent à penser l'inconscient plutôt qu'à le vivre. Voilà qui est fort commode, cela fait vendre les livres et remplit les pages des revues, mais sur le plan de la stricte psychologie, le procédé s'avère beaucoup moins efficace. Ajoutons toutefois que cela ne diminue en rien la valeur culturelle du travail entrepris.

Mais il n'en demeure pas moins qui si l'on prône et recherche un réel changement intérieur, il semble important que les facteurs inconscients soient perçus comme des présences vivantes avec lesquelles il s'agira de communiquer de façon régulière et intense. Ces présences peuvent se manifester dans les rêves et les symptômes, mais dans toutes les traditions les plus anciennes elles revêtent les formes d'entités naturelles." (p28)

Les figures oniriques des animaux dans les rêves doivent être réévaluées

"Les auteurs jungiens ont tendance à interpréter les figures oniriques d'animaux comme des autoreprésentations de parties instinctives donc inférieures d'un point de vue évolutif, du sujet. Toutefois, du point de vue psychoanimiste, corroboré par les données anthropologiques, il paraît plus correct d'affirmer que dans les rêves la partie inférieure ou la plus superficielle est généralement symbolisée par l'homme.

En effet, chez les peuples tribaux, tout comme pour les anciennes civilisations, les formes animales ou semi-animales sont attribuées aux aspects supérieurs de la personnalité. Ainsi, en Inde et en Égypte, les représentations des divinités sont toutes reliées à quelques formes animales.

Parfois, notamment chez les peuples primaires, ces aspects peuvent même renvoyer à des entités végétales, minérales ou élémentales. Il paraît donc plus correct d'interpréter ces figures oniriques dans le sens de représentations symboliques liées à un type de connaissance archétypique. Cette association dépend en partie du fait que l'animal dispose généralement de capacités perceptives et psychomotrices plus aiguës que celles de l'homme et donc « voit » ce qui demeure normalement hors de portée de la conscience humaine." (p52)

Les rêves doivent être considérés très sérieusement

"L'ingrédient primordial et indispensable à la récupération de cette perception animiste se nomme, ainsi que Jung l'a souvent souligné à propos du type de dialectique que le moi devrait entretenir avec l'inconscient, le sérieux. La psychanalyse jungienne enseigne, à juste titre, à considérer les rêves très sérieusement. 

Cela implique que les figures oniriques doivent être tenues pour aussi réelles, d'un point de vue psychologique (et animique) que les personnes de notre entourage. Autrement dit, quand on rêve ou qu'on imagine une personne ou un lieu, c'est cette personne, ce lieu et pas d'autres. Il est nécessaire de procéder ainsi afin de pouvoir démarrer et cultiver le dialogue avec l'inconscient. " (p68)

L'animal sauvage vu comme le symbole de nos capacités supérieures

"Il faut bien comprendre que l'homme des origines n'a pas trouvé dans la nature uniquement de quoi assouvir ses exigences de survie. Il y a également découvert la source intarissable de son énergie spirituelle, c'est-à-dire de son inconscient le plus profond.

Ainsi, la figure de l'animal sauvage devrait être, à mon avis, interprétée préférentiellement, non pas comme représentation d'une quantité de libido ou d'une partie inférieure de la personnalité, mais plutôt comme symbole d'une partie inconsciente intimement ancrée dans la nature et renvoyant à des capacités supérieures qui nous demeurent encore en grande partie mystérieuses." (p167)

Contenu de l'ouvrage

Préface et introduction

Première partie : théorie et pratique de la psychanalyse animiste

Penser avec le cœur

Réalité et illusion

L'inconscient animiste

Les figures d'animaux et autres entités naturelles dans les rêves

Identification, projection et pouvoirs spirituels

Le setting psychoanimiste

Deuxième partie : psychoanimisme et écologie

Cette partie est composée d'un ensemble d'articles traitant des thèmes liés à l'écologie. Ils ont été publiés par ailleurs et ont été revus pour l'édition du présent ouvrage.

La révolte de Gaïa ?

Le complexe de Dédale

Dédale et les racines mythiques du progrès

Incendies forestiers : images d'une identité en crise ?

La crise économique comme opportunité d'individuation

Le géant des montagnes

Grandeur et décadence des civilisations

L'importance des paysages du point de vue psychoanimiste 

Énergies renouvelables et pollution des paysages

Combien coûtent vos maris ?

Animisme et modernité peuvent-ils coexister ?

Appendice : 

Jung animiste ?

Editions Entrelacs - Traduction Véronique Lesigne - 14,2 x 22 x 1,6 cm - 170 pages

Antoine Fratini est psychanalyste, vice-président de l'Association des Psychanalystes Européens (APE).

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