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La psychologie junguienne reconnaît dans l'Adam secret une forme de l'anthropos, une image archétypique de l'homme primordial, originel.
Ce livre rassemble de nombreux extraits de textes sacrés, écrits dans une langue très poétique. Les images qu’ils décrivent ressemblent de près à celles de nos rêves et de nos fantasmes et retiendront l’attention de toutes les personnes intéressées par le langage de l’inconscient.
Monique Bacchetta, la traductrice de l'ouvrage, indique que "cette traduction a pour point de départ un passage lu dans L'individuation dans les contes de fées de Marie-Louise von Franz".
Marie-Louise von Franz indique dans cet ouvrage (page 214, édition de poche 2016) :
"L'Adam mystique subsiste encore de nos jours de façon très vivante dans une secte des rives du Tigre et de l'Euphrate, les Mandéens ou Nazaréens. Lady Drower a publié sur eux des matériaux très intéressants [...]. L'auteur y adjoint, à titre d'amplifications, des matériaux de la Perse antique et des midrashim juifs. Le fait le plus intéressant est la vitalité qu'a conservée ce mysticisme adamique.
Lady Drower dut vivre de longues années avec des fidèles de cette secte baptiste avant d'avoir accès à certains de leurs textes secrets. Dans l'introduction à son étude, elle souligne qu'il existe un grand nombre d'éléments que les Mandéens se refusent à révéler. Ils persistent à ne pas vouloir que leurs livres sacrés soient divulgués, traduits ou étudiés.
D'après l'auteur, dont les vues sont partagées par la plupart des chercheurs, les Mandéens, ou mieux les Nazaréens, seraient probablement originaires de Jérusalem et descendraient des Esséniens, qui, au temps de la destruction de Jérusalem, furent chassés et émigrèrent vers les rives du haut Tigre, où ils s'implantèrent. Ce serait la raison pour laquelle il existe tant de points communs entre la mystique juive et la leur. Ils enseignent que le cosmos fut d'abord créé sous la forme d'un être humain gigantesque, que cet «Adam Kasia» est demeuré l'âme cachée du cosmos."
Parmi les religions gnostiques, il en est une, le mandéisme, qui est encore pratiquée aujourd'hui. Son origine remonte aux débuts du christianisme, ses racines semblent plonger dans certains mouvements baptistes judaïques.
On peut qualifier cette religion de religion à mystères. Les prêtres sont initiés à ces mystères, ce qui leur permet de comprendre l'univers, d'être reliés au monde de lumière. La stricte observance des rites conduit les Mandéens, après leur mort, à participer au corps de l'Adam secret. La psychologie junguienne reconnaît dans l'Adam secret une forme de l'anthropos, une image archétypique de l'homme primordial, originel.
Chez les Mandéens, le sacré et le profane ne sont pas séparés, le quotidien de la vie est ritualisé, les baptêmes sont omniprésents. On peut interpréter les rites baptistes qu'ils pratiquent comme s'ils étaient des images de rêves. Des parallèles peuvent aussi se tisser avec des images alchimiques. Si Adam secret évoque certains aspects historiques, il donne surtout à comprendre cette religion à mystères en s'appuyant sur les textes mandéens et en les comparant à d'autres religions du Moyen-Orient.
Ethel Stefana Drower a vécu en Irak (1879-1972). Sur le terrain, elle a été en contact avec les Mandéens, a participé aux cérémonies religieuses et à la vie quotidienne de ce peuple. Elle a eu la confiance de prêtres qui lui ont prêté leurs livres sacrés. Spécialiste des Mandéens, elle a publié de nombreux ouvrages sur le sujet et a traduit en anglais des livres de prières ou des livres sacrés mandéens.
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