En 1925 C.G. Jung anime un séminaire où il aborde le développement de ses idées et sa propre expérience. La trentaine de participants enrichissent par leur questionnement chacun des thèmes abordés.
En 1925, alors qu'il est accaparé par la rédaction de son Livre rouge, C.G. Jung présente une série de séminaires en anglais au cours desquels il évoque pour la première fois en public son attirance pour le spiritisme, les expériences qu'il en eut, sa rencontre avec Freud, la genèse de sa psychologie et l'expérimentation de ce qu'il a appelé sa «confrontation avec l'inconscient».
"J'ai découvert que l'inconscient élabore énormément d'images collectives. Tout comme, avant, j'avais été passionnément intéressé par l'élaboration des mythes, j'étais désormais tout aussi passionné par les contenus de l'inconscient. C'est en fait la seule voie d'accès à la formation des mythes. Ainsi le premier chapitre des Métamorphoses s'est-il révélé parfaitement juste. J'ai observé la manière dont se déroule la création des mythes; cela m'a donné une première idée de la structure de l'inconscient, ce qui m'a ainsi permis d'élaborer le concept qui joue un rôle si important dans les Types."
"J'ai puisé tout mon matériel empirique chez mes patients, mais la solution du problème, c'est de l'intérieur que je l'ai tirée, à partir des observations de mes propres processus inconscients. Dans le livre sur les Types, j'ai essayé de réunir ces deux courants d'expérience intérieure et extérieure, et j'ai appelé fonction transcendante le processus de confluence de ces deux courants. J'ai découvert que le courant conscient allait dans un sens, et celui de l'inconscient dans un autre, mais je ne parvenais pas à voir où ils pouvaient bien se rejoindre. L'individu tend vers un clivage abyssal, car l'intellect ne peut que disséquer et discriminer, et l'élément créatif gît dans l'inconscient hors de portée de l'intellect. La possibilité d'une médiation entre le conscient et l'inconscient, que j'ai appelée fonction transcendante, m'a beaucoup éclairé."
"L'animus découvert comme il l'est le plus souvent, c'est-à-dire dans des circonstances désagréables, souffre [d'une mauvaise] réputation. C'est de cette façon que nous découvrons la plupart des faits psychologiques, car tant qu'ils se déroulent sans accroc, personne ne cherche à les comprendre. Ce n'est que lorsque des problèmes surviennent que l'on se trouve acculé à avoir une attitude consciente envers nos processus psychiques. Du fait qu'on le découvre généralement lors de circonstances déplaisantes, l'animus a donc hérité d'une mauvaise réputation bien qu'il ait évidemment une fonction positive éminemment importante puisqu'il permet la relation à l'inconscient."
"La plupart des difficultés de notre temps viennent du fait que nous ne réalisons pas que nous faisons partie d'un troupeau qui a dévié des grands courants. Vivre dans un troupeau nous fait perdre le sens du danger, et c'est ce qui nous rend incapables de voir quand nous sommes en train de dévier des grands courants collectifs."
"Ainsi, quand on dit «oui», on dit «non» en même temps. Ce principe peut sembler dur, mais ce clivage de la libido est en fait nécessaire sinon rien ne fonctionne et nous demeurons apathiques. La vie n'est jamais si belle que lorsqu'elle est entourée par la mort."
"On rencontre parfois des gens qui s'imaginent, par exemple, être nés sans aucun sens religieux, ce qui est aussi ridicule que de dire qu'on est né sans yeux. Cela signifie seulement qu'ils ont laissé tout cet aspect d'eux-mêmes dans l'inconscient. Si l'on arrive à extraire ces choses de l'inconscient pour les faire parvenir au conscient, alors, comme je l'ai dit, cela va aider les fonctions inconscientes."
"On entend souvent des personnes qui ont une expérience de l'analyse dire: «Je vais attendre de voir ce que disent mes rêves pour me décider.» Mais il y a des choses qui demandent à ce que la décision soit prise par le conscient, et pour lesquelles il est parfaitement idiot de demander à l'inconscient de le faire."
"Les images de la réalité extérieure constituent les contenus de notre mémoire consciente ainsi que ceux de nos souvenirs fabriqués - nos livres, archives, etc. -, tandis que les archétypes sont les traces de nos réactions face aux images qu'ont produit nos sens. Dans notre mémoire consciente, nous enregistrons les choses telles qu'elles sont subjectivement, en tant que mémoire des faits réels, mais, dans l'inconscient, nous enregistrons les réactions subjectives aux faits tels que nous les percevons consciemment."
"La nature n'a que faire de l'ignorance comme excuse. Elle la punit comme un péché. Elle gère la situation telle qu'elle se présente et ne fait aucune différence entre la personne qui, par malice, a choisi intentionnellement la mauvaise voie, et celle qui s'y est laissé piéger."
"Quand des cruautés comme celle de l'immolation des sorcières par le feu font leur apparition dans une société, cela signifie, sur un plan psychologique, que l'instinct est torturé. Et si l'instinct est torturé, c'est à cause d'une surévaluation extrême de la chasteté. Des tortures diaboliques ont suivi son apparition."
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