Structure et fonctionnement de l'inconscient
Dans la première partie de ce livre Jung nous explique combien «nous dépendons, dans des proportions angoissantes, d'un fonctionnement ponctuel de notre psychisme inconscient». Il présente l'inconscient en ces termes : «ni concentré, ni intensif, mais crépusculaire jusqu'à l'obscurité, il y gagne une extension immense et il renferme côte à côte, de façon paradoxale, les éléments les plus hétérogènes ...». La conscience, cette précieuse conquête de l'homme, est «entourée par les abîmes de l'inconscient comme par une mer menaçante». La méditation sur les rêves, produits spontanés de l'âme inconsciente, nous offre la possibilité d'ouvrir le dialogue et de diminuer cette menace qui pèse sur nous.
La deuxième partie nous familiarise avec les fonctions et les structures du conscient et de l'inconscient. Les contenus de l'inconscient sont répartis en trois classes : accessibles, médiatement accessibles, inaccessibles. La conscience, «épiderme flottant sur l'inconscient qui s'étend dans les profondeurs», utilise certaines fonctions pour s'orienter dans l'espace extérieur : la sensation, la pensée, l'intuition et le sentiment. Le moi est défini comme «doté d'un pouvoir, d'une force créatrice, conquête tardive de l'humanité, que nous appelons volonté». L'orientation dans l'espace intérieur nous met en contact avec l'ombre - la partie obscure du moi -, le souvenir, la mémoire, les affects (colère, tristesse, angoisse), les «irruptions de l'inconscient». L'introversion et l'extraversion distinguent deux grandes classes d'individus, selon qu'ils s'orientent habituellement vers le monde intérieur ou le monde extérieur.
L'expérience des associations - l'expérimentateur invite le sujet à réagir à chaque mot inducteur aussi rapidement que possible en prononçant seulement le premier mot qui lui vient à l'esprit -, montre combien le temps et le type de réaction varient selon le mot induit : ce sont des indices de complexes. Le complexe affectif est défini comme «image émotionnelle et vivace d'une situation psychique arrêtée, image incompatible, en outre, avec l'attitude et l'atmosphère consciente habituelles ; elle est douée d'une forte cohésion intérieure, d'une sorte de totalité propre, et, à un degré relativement élevé, d'autonomie».
La troisième et dernière partie est consacrée aux rêves. De nombreux exemples nous plongent dans ce monde étrange, qui s'éclaire au fil des interprétations. «Rien n'est obscur à qui comprend ; seule l'incompréhension fait apparaître les choses inintelligibles et confuses» nous dit Jung. Il insiste sur les effets d'une interprétation de rêves qui doit atteindre le cœur, émouvoir l'être entier, pour le transformer durablement.
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