Expression onirique du rêveur
Je propose ici, mis à la suite sans le texte des commentaires et de l’interprétation de C.G.Jung, les rêves et impressions visuelles de W. Pauli qui ont servi de matériau aux deux premières partie de Psychologie et Alchimie (publié aux éditions Buchet /Chastel.). Je me suis permis de procéder ainsi dans le cadre d’une recherche universitaire mais ce travail ne peut en aucun cas être reproduit ou utilisé de quelque manière que ce soit.
Première série : rêves initiaux
Rêve no 1
Le sujet rêve qu’il est en société et qu’en prenant congé il se couvre d’un chapeau qui n’est pas le sien.
Rêve no 2
Le sujet voyage en chemin de fer et, comme il se tient de toute sa carrure devant la fenêtre, il bouche la vue aux autres voyageurs. Il doit leur laisser la voie libre.
Impression visuelle no 3
(hypnagogique) Au bord de la mer. La mer envahit la terre, submergeant tout. Le rêveur est assis dans une île solitaire.
Rêve no 4
Le sujet est entouré de nombreuses formes féminines indistinctes. Une voix dit en lui : « Il faut d’abord que je m’éloigne de Père ».
Impression visuelle no 5
Un serpent décrit un cercle autour du rêveur, qui est enraciné dans le sol comme un arbre.
Impression visuelle no 6
(suivant immédiatement la précédente) Une forme féminine voilée est assise sur un escalier.
Impression visuelle no 7
La femme voilée découvre son visage qui resplendit, lumineux comme le soleil.
Impression visuelle no 8
Un arc-en-ciel doit être utilisé comme pont, mais il faut le passer non par-dessus, mais par-dessous. Quiconque s’y engage par-dessus tombe et se tue.
Rêve no 9
Une verte campagne où paissent de nombreux moutons. C’est le « pays des moutons ».
Impression visuelle no 10
La femme inconnue se tient dans le pays des moutons et montre le chemin.
Rêve no 11
Une voix dit : « Tu es encore un enfant ».
Rêve no 12
Une excursion dangereuse avec père et mère, en montant et en descendant de nombreuses échelles.
Rêve no 13
Le père, inquiet, s’écrie : « C’est le septième ! »
Rêve no 14
Le rêveur est en Amérique et recherche un employé ayant une barbe en pointe. On dit que tout le monde a un tel employé.
Rêve no 15
La mère verse de l’eau d’une cuvette dans une autre (au rêve 28 de la deuxième série le sujet se souviendra que cette cuvette était celle de sa sœur) Cette opération est accomplie avec une grande solennité car elle est aussi de la plus haute importance pour l’entourage. Puis le rêveur est renié par son père.
Rêve no 16
Un as de trèfle. A côté apparaît un sept.
Rêve no 17
Le rêveur fait une longue promenade et trouve une fleur bleue en chemin.
Rêve no 18
Un homme offre des pièces d’or au rêveur dans sa main ouverte. Indigné, le rêveur les jette à terre et, immédiatement après, regrette profondément son geste. Ensuite un spectacle de variétés a lieu sur une place fermée.
Impression visuelle no 19
Une tête de mort. Il veut la repousser du pied mais ne le peut pas. Peu à peu, le crâne se transforme en une boule rouge, puis en une tête de femme qui émet de la lumière.
Rêve no 20
Un globe; la femme inconnue se tient dessus et adore le soleil.
Impression visuelle no 21
Il est entouré de nymphes. Une voix dit : « Nous avons toujours été là, seulement tu ne nous avais pas remarquées ».
Impression visuelle no 22
Le rêveur est dans la forêt vierge. Un éléphant est quelque peu menaçant; un anthropoïde, un ours ou un homme des cavernes apparaît ensuite, tenant une massue et menaçant d’attaquer le rêveur. Tout à coup l’ « homme à la barbe en pointe » apparaît et fixe l’agresseur de telle façon que celui-ci en est cloué sur place. Le rêveur éprouve cependant une grande angoisse. La voix dit : « Tout doit être régi par la lumière. »
Deuxième série : les mandalas dans les rêves
Jung considère que les mandalas apparaissent déjà dans les rêves 5, 17, 18, 19, 20 de la première série. C’est pourquoi il commence la numérotation au 6.
Rêve no 6
Une femme inconnue poursuit le rêveur. Il court toujours en cercle.
Rêve no 7
L’anima reproche au rêveur de se soucier trop peu d’elle. Il y a là une pendule indiquant qu’il est moins cinq.
Rêve no 8
Sur un bateau. Le rêveur s’intéresse à une nouvelle méthode pour faire le point. Il est tantôt trop loin, tantôt trop près : le point exact est au milieu. Il y a là une carte sur laquelle sont dessinés un cercle et son centre.
Rêve no 9
Une horloge à balancier qui fonctionne perpétuellement, sans que les poids descendent.
Rêve no 10
Le rêveur est à la Peterhofstatt à Zurich avec le médecin, l’homme à la barbe en pointe et la « femme poupée ». Cette dernière est une femme inconnue qui ne parle pas et à laquelle on ne parle pas. On ignore auquel des trois elle appartient.
Rêve no 11
Le rêveur, le médecin, un pilote et la femme inconnue voyagent en avion. Tout à coup, une boule de croquet fracasse le miroir, instrument de navigation indispensable, et l’avion est précipité vers le sol. Ici encore on ignore à qui appartient l’inconnue.
Rêve no 12
Le rêveur se trouve avec son père, sa mère et sa sœur dans une situation très dangereuse, sur la plate-forme d’un tram.
Rêve no13
Un trésor gît dans la mer. Pour l’atteindre, il faut plonger par une étroite ouverture. C’est dangereux mais, en bas, on trouvera un compagnon. Le rêveur ose le saut dans l’obscurité et découvre, dans les profondeurs, un beau jardin disposé symétriquement, avec une fontaine au milieu.
Rêve no 14
Le rêveur va dans une pharmacie avec son père. On peut acheter des choses précieuses à bas prix, avant tout une eau particulière. Son père lui parle du pays d’où vient l’eau. Puis le rêveur franchit le Rubicon en train.
Rêve no 15
Quatre personnages descendent une rivière : le rêveur, son père, un certain ami et la femme inconnue.
Rêve no 16
Bien des gens sont présents. Tous font le tour d’un carré en allant vers la gauche. Le rêveur n’est pas au milieu mais sur l’un des côtés. On dit qu’on veut reconstruire le gibbon.
Rêve no 17
Rêve donné par Jung dans sa version originale non abrégée. (voir interprétation dans PER p. 46, sq) : Toutes les maisons ont quelque chose de théâtral : il y a des coulisses et des décorations. Le nom de Bernard Shaw est prononcé. La pièce doit se jouer dans un avenir lointain. Une coulisse porte l’inscription suivante en anglais et en allemand :
Ceci est L’Église catholique universelle.
C’est L’Église du Seigneur.
Tous ceux qui se sentent l’instrument du seigneur
peuvent entrer.
En dessous, en caractères plus petits : « L’Église a été fondée par Jésus et Paul. » Comme si on voulait vanter l’ancienneté d’une firme.
Je dis à mon ami : » Viens, allons voir un peu de quoi il s’agit. » Il répond : » Je ne vois pas pourquoi les hommes doivent se réunir en grand nombre quand ils ont des sentiments religieux. » A quoi je réplique : » Tu ne comprendras jamais parce que tu es protestant. » Une femme m’approuve vivement. Alors je vois une sorte de proclamation sur les murs de l’église. Elle dit :
Soldats !
Lorsque vous Vous sentez en la puissance du Seigneur, évitez de vous adresser directement à Lui. Le seigneur est inaccessible par les paroles. Nous vous recommandons aussi instamment de ne pas entamer de discussions entre vous au sujet des attributs du seigneur. C’est infructueux, car ce qui est précieux et important est indicible.
(Signé) PAPE…(nom illisible)
Nous entrons. L’intérieur ressemble à celui d’une mosquée, plus spécialement à celui de Sainte-Sophie. Pas de bancs, bel effet d’espace, pas d’images; au mur, des sentences encadrées en guise d’ornement (comme les textes du Coran à Sainte-Sophie). Une des sentences dit : « Ne flattez pas votre bienfaiteur. »
La femme qui m’avait approuvé peu avant fond en larmes et s’écrie : alors, il ne reste plus rien ! « Je réponds : « Je trouve cela parfaitement bien. » Mais elle disparaît. Tout d’abord, je suis placé de telle sorte qu’un pilier se trouve devant moi et m’empêche de voir quoi que ce soit. Je change alors de position et découvre toute une foule. Je n’en fais pas partie et reste seul.
Mais ces gens sont très distincts et je vois leurs visages. Ils disent tous à l’unisson : « Nous confessons que nous demeurons en la puissance du seigneur. Le royaume des cieux est en nous. » Ceci est prononcé très solennellement, par trois fois. Alors on joue de l’orgue; On chante une fugue de Bach avec chœur. Le texte original est omis. Il n’y a parfois qu’une sorte de vocalise, puis plusieurs fois les paroles suivantes : « Tout le reste est papier » (ce qui signifie que cela n’a pas d’effet vivant sur moi).
Après que le chœur s’est tu commence la partie récréative de la cérémonie, comme dans les réunions d’étudiants. Les gens sont tous gais et d’humeur égale. On se promène, on cause, on se salue, on sert du vin (provenant d’un séminaire épiscopal) ainsi que d’autres rafraîchissements. On souhaite une joyeuse prospérité à l’église et, comme pour manifester la joie causée par l’admission de nouveaux membres dans une société, un haut-parleur diffuse une rengaine dont le refrain dit : « Charles est maintenant parmi nous. »
Un prêtre m’explique : « Ces distractions un peu accessoires sont reconnues et autorisées officiellement. Nous devons nous adapter quelque peu aux méthodes américaines. Dans un mouvement de masse comme le nôtre, c’est inévitable. Mais nous nous distinguons fondamentalement des églises américaines par notre tendance résolument anti-ascétique. » Alors je me réveille avec un sentiment de grand soulagement.
Rêve no 18
Un espace carré. Des cérémonies compliquées y ont lieu qui ont pour but la transformation d’animaux en hommes. il faut se débarrasser immédiatement de deux serpents qui rampent dans des directions opposées. il y a quelques animaux, comme des renards et des chiens. On tourne de nouveau autour du carré et, à chacun des quatre angles, on doit se laisser mordre au mollet par ces animaux.
Si on s’enfuit, tout est perdu. Des animaux plus nobles surgissent : des taureaux et des bouquetins. Quatre serpents rampent aux quatre coins. Puis l’assemblée sort. Deux prêtres sacrificateurs portent un gigantesque reptile; ils en touchent le front d’une masse animale ou vivante encore informe; Il en naît immédiatement une tête humaine, transfigurée. Une voix crie : » Ce sont les tentatives du devenir. «
Rêve no19
Guerres sauvages entre deux peuples.
Rêve no 20
Deux garçons se trouvent dans une caverne; un troisième tombe à l’intérieur comme par un tuyau.
Rêve no 21
Une grosse boule transparente contenant de nombreuses petites boules. Une plante verte pousse par son sommet.
Rêve no 22
Dans un hôtel américain. Le rêveur monte en ascenseur jusqu’à peu près au troisième ou au quatrième étage. Il doit y attendre avec beaucoup d’autres personnes. Un ami ( une personne précise) est là qui dit que le rêveur n’aurait pas dû laisser la femme inconnue et obscure attendre si longtemps en bas puisqu’il l’avait confiée à sa garde.
L’ami lui donne un billet ouvert adressé à la femme obscure, sur lequel on lit : « Le salut ne vient pas du refus de participer ou de la fuite; il ne vient pas non plus d’un simple laisser-aller. Le salut vient d’un abandon total dans lequel le regard doit être fixé sur le centre. » Dans la marge du billet il y a un dessin : une roue ou une couronne avec huit rayons. Puis apparaît un garçon d’ascenseur qui dit que la chambre du rêveur se trouve au huitième étage. Le rêveur poursuit sa montée en ascenseur jusqu’au septième ou au huitième étage où il se trouve en présence d’un homme roux inconnu qui le salue amicalement.
La scène se transforme alors. On dit qu’il y a une révolution en Suisse; un parti militaire se livre à la propagande suivante : « Étrangler complètement la gauche » A l’argument disant que la gauche est déjà faible de toute manière, on répond que c’est précisément pourquoi on veut l’étrangler complètement.
Ensuite apparaissent des soldats portant des uniformes démodés et qui ressemblent tous à l’homme roux. Ils chargent leurs fusils avec des baguettes, forment un cercle et se préparent à tirer en direction du centre. Toutefois, en définitive, ils ne tirent pas et paraissent se retirer. Réveil avec forte angoisse.
Rêve no 23
(à partir duquel le rêveur commence à dessiner) Dans l’espace carré. En face du rêveur est assise la femme inconnue dont il est censé faire le portrait. Toutefois il ne dessine pas un visage mais des trèfles à trois feuilles ou des croix déformées peintes de quatre couleurs différentes : rouge, jaune, vert et bleu.
Rêve no 24
Deux personnes parlent de cristaux et en particulier d’un diamant.
Rêve no 25
Il s’agit de construire un point central et de rendre la figure symétrique par réflexion en ce point.
Rêve no 26
Il fait nuit; le ciel est étoilé. Une voix dit : » Maintenant cela va commencer. » Le rêveur demande : » Qu’est-ce qui va commencer ? » à quoi la voix répond : » Le mouvement circulaire peut commencer. « Une étoile filante tombe en décrivant une courbe singulière vers la gauche. La scène change. Le rêveur se trouve dans une boîte de nuit mal famée. Il y a là le patron qui paraît être un profiteur sans scrupules, et quelques filles tombées au plus bas.
Puis le rêveur s’en va et parcourt, en taxi, le périmètre d’un carré. Ensuite il est à nouveau dans le bar. Le patron dit : « Ce que les gens ont dit de la droite et de la gauche n’a pas satisfait mon sentiment. Y a t-il réellement une partie droite et une partie gauche de la société humaine ? » Le rêveur répond : « l’existence de la gauche ne contredit pas celle de la droite. Elles sont toutes deux en chacun de nous. La gauche est le reflet de la droite. Chaque fois que je la sens ainsi comme un reflet, je suis en accord avec moi même. Il n’y a pas de partie droite et de partie gauche de la société humaine, mais des gens qui ne peuvent satisfaire qu’un côté en eux, la gauche ou la droite. Ils sont encore à l’état d’enfants. » Le patron dit songeur : » « Voilà qui est déjà beaucoup mieux. » Et il retourne à ses occupations.
Impression visuelle no 27
Un cercle avec un arbre vert en son centre. Des sauvages se livrent à un combat acharné dans le cercle. Ils ne voient pas l’arbre.
Impression visuelle no 28
Un cercle, à l’intérieur duquel des marches montent jusqu’à un bassin dans lequel il y a un jet d’eau.
Impression visuelle no 29
Un bouquet de roses puis le signe qui devrait cependant être .
Le rêveur est assis à une table ronde avec la femme inconnue et obscure.
Rêve no 31
Le rêveur est assis à une table ronde avec un certain personnage pétri de qualités négatives. Un verre rempli d’une masse gélatineuse est posé sur la table.
Rêve no 32
Le rêveur reçoit une lettre d’une femme inconnue. Elle écrit qu’elle ressent des douleurs dans l’utérus. Un dessin est annexé à la lettre et se présente à peu près comme suit :
II y a de nombreux singes dans la forêt vierge. Ensuite s’ouvre une échappée sur des glaciers blancs.
Rêve no 33
Un combat entre des sauvages, au cours duquel des atrocités bestiales sont commises.
Rêve no 34
Une conversation avec un ami. Le rêveur lui dit : « Je dois persévérer devant le Christ sanglant, et continuer à travailler à mon salut. »
Rêve no 35
Un comédien jette son chapeau contre un mur où il se plaque en formant le dessin ci-dessous :
Rêve no 36
Le rêveur va en taxi à la « Rathausplatz » (« Place de l’Hôtel de Ville »), laquelle s’appelle cependant « Marienhof » (« Cour de Marie »).
Rêve no 37
Autour d’un centre obscur, il y a des courbes tracées par de la lumière. Puis le rêveur se promène dans une caverne obscure où se déroule un combat entre le bien et le mal. Il s’y trouve aussi un prince qui sait tout. Ce dernier lui fait cadeau d’une bague sertie d’un diamant et la lui passe au quatrième doigt de la main gauche.
Rêve no 38
Une table ronde entourée de quatre chaises. La table et les chaises sont vides.
Impression visuelle no 39
Le rêveur tombe dans les profondeurs. Au fond se trouve un ours dont les yeux brillent alternativement de quatre couleurs : rouge, jaune vert et bleu. En fait l’ours a quatre yeux qui se transforment en quatre lumières. Il disparaît et le rêveur passe par un long couloir obscur. De la lumière brille tout au bout. C’est là que se trouve un trésor sur lequel est posé la bague en diamant. On dit qu’elle le conduira très loin vers l’orient.
Rêve no 40
Sous la conduite de la femme inconnue, le rêveur doit découvrir le pôle au risque de sa vie.
Rêve no 41
Impression visuelle : Des boules jaunes qui tournent en rond vers la gauche.
Rêve no 42
Un vieux maître lui montre une tache éclairée en rouge sur le sol.
Rêve no 43
Une lumière jaune comme le soleil est visible dans le brouillard, mais elle est trouble. Huit rayons partent du centre. C’est le point de pénétration : la lumière devrait percer mais elle n’y parvient pas encore tout à fait.
Rêve no 44
Le rêveur est dans un espace carré où il doit se tenir immobile. C’est une prison pour lilliputiens ou pour enfants (?). Une méchante femme les surveille. Les enfants se mettent en mouvement et commencent à circuler à la périphérie. Le rêveur voudrait fuir mais ne le peut pas. Un des enfants se transforme en animal et le mord au mollet.
Rêve no 45
Une place d’exercice. Il y a des troupes; elles ne se préparent plus pour la guerre mais forment une étoile à huit rayons qui tourne vers la gauche.
Rêve no 46
Le rêveur est prisonnier dans l’espace carré. Des lions et une méchante sorcière apparaissent.
Rêve no 47
Le vieux sage lui montre un endroit sur la terre qui est marqué d’une façon particulière.
Rêve no 48
Une connaissance reçoit un prix pour avoir exhumé un tour de potier.
Rêve no 49
Une figure en forme d’étoile tourne. Aux points cardinaux du cercle se trouvent des images qui représentent les saisons.
Rêve no 50
Un homme inconnu donne une pierre précieuse au rêveur. Mais des Apaches l’attaquent. Il s’enfuit (cauchemar) et parvient à se sauver. La femme inconnue lui dit, après coup, qu’il ne saura toujours en être ainsi : un jour il ne pourra plus fuir mais devra tenir bon.
Rêve no 51
Il règne une grande tension. De nombreuses personnes circulent autour d’un grand rectangle central et de quatre petits rectangles placés sur ses côtés. La circulation se fait vers la gauche autour du grand rectangle et vers la droite autour des petits rectangles. Au centre se trouve l’étoile à huit branches. Au milieu de chacun des quatre petits rectangles, il y a un gobelet contenant une eau rouge, jaune, verte et incolore. L’eau tourne vers la gauche. L’angoissante question se pose de savoir si l’eau suffira.
Rêve no 52
Une salle de danse rectangulaire. Tout le monde se déplace à la périphérie, de droite à gauche. Soudain retentit un commandement : « Aux noyaux ! » Mais le rêveur doit d’abord aller dans la pièce à côté pour casser quelques noix. Puis les gens descendent à l’eau le long d’échelles de cordes.
Rêve no 53
Le rêveur se trouve dans une pièce carrée vide qui tourne. Une voix crie : « Ne le laissez pas sortir. Il ne veut pas payer l’impôt. »
Rêve no 54
(Une expérience puissante selon le rêveur) J’entre dans une maison de caractère particulier et solennel : la « Maison du Recueillement ». A l’arrière- plan il y a de nombreuses bougies qui sont disposées selon un dessin particulier formant quatre pointes dirigées vers le haut. Dehors, à la porte, se tient un vieil homme. Des gens entrent; ils ne disent rien et se tiennent immobiles pour se recueillir intérieurement. L’homme qui est à la porte dit de ces visiteurs de la maison : « Dès qu’ils en ressortent, ils sont purs. »
Ensuite j’entre moi-même dans la maison où je peux me concentrer complètement. Une voix dit alors : « Ce que tu fais est dangereux. La religion n’est pas l’impôt que tu dois payer pour pouvoir te passer de l’image de la femme, car cette image est indispensable. Malheur à ceux qui utilisent la religion comme substitut d’un autre aspect de la vie de l’âme; ils sont dans l’erreur et seront maudits. La religion n’est pas un substitut; elle doit au contraire venir s’ajouter aux autres activités de l’âme comme perfection dernière. C’est de la plénitude de la vie que tu dois engendrer ta religion; alors seulement tu seras bienheureux ! »
Pendant que la dernière phrase est prononcée particulièrement haut, j’entends une musique lointaine : des accords simples plaqués sur un orgue. Ils ont quelque chose qui me rappelle le thème de la Magie du Feu de Wagner. Lorsque je sors de la maison, je vois une montagne en feu et je sens : « Un feu qui ne peut être éteint est un feu sacré » (Shaw : Sainte Jeanne).
Rêve no 55
Une coupe d’argent contenant quatre noix ouvertes aux points cardinaux.
Rêve no 56
Quatre enfants portent une grosse bague sombre. Ils se déplacent en cercle. L’inconnue obscure apparaît et dit qu’elle reviendra car c’est maintenant la fête du solstice.
Impression visuelle no 57
La bague sombre; au milieu, un œuf.
Impression visuelle no 58
Un aigle noir sort de l’œuf et, du bec, se saisit de la bague qui s’est maintenant changée en or. Ensuite le rêveur est sur un bateau et l’oiseau vole devant.
La grande vision no 59
Un cercle vertical et un cercle horizontal qui ont un centre commun. C’est l’horloge du monde. Elle est portée par l’oiseau noir.
Le cercle vertical est un disque bleu avec un bord blanc divisé en 4 X 8 = 32 parties. Une aiguille tourne au-dessus.
Le cercle horizontal est composé de quatre couleurs. Sur ce cercle se tiennent quatre petits hommes avec des pendules, et autour est posée la bague jadis sombre et maintenant dorée ( portée précédemment par les quatre enfants ).
L’horloge a trois rythmes ou pulsations :
- La petite pulsation : l’aiguille du disque vertical bleu avance de 1/32.ème
- La pulsation moyenne : un tour complet de l’aiguille. En même temps, le cercle horizontal avance de 1/32.ème
- La grande pulsation : 32 pulsations moyennes correspondent à un tour de la bague dorée.”