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A l’écoute des rêves

Les rêves étaient au rendez-vous du  séminaire « Psychologie des profondeurs, découverte de son intériorité » des 25 et 26 janvier 2020.

Écouter les rêves

C’est un véritable plaisir d’écouter les rêves et de voir comment l’inconscient se manifeste dans un séminaire comme celui-ci, quand certains notés à l’issue de la première journée font écho aux aspects plus théoriques qui ont été abordés.

C’est dans un jeu de balancement entre éléments techniques et partage d’expériences que des figures telles la persona, l’ombre, l’anima, l’animus, … se dessinent.

Voici trois des rêves qui ont fait l’objet d’échanges. Ils donnent quelques pistes de réflexion sans entrer dans une analyse approfondie qui ne peut être effectuée que dans un cadre différent.

Oreillettes sans fil

La rêveuse, Joëlle, est responsable d’une collectivité publique, elle envisage un changement de vie professionnelle. Voici le rêve qu’elle nous confie :

« J’ai des oreillettes sans fil sur les deux oreilles et mon tympan droit n’entend pas. J’appuie donc sur cette oreillette pour l’enfoncer plus profondément et elle fonctionne. Je retire cette oreillette droite et en la regardant j’y vois du cérumen et une partie des trous obstrués. Une question me vient : comment nettoyer ? »

Joëlle, extravertie, capte les informations qui lui sont destinées par le biais d’un équipement sans fil. Le rêve souligne qu’il est nécessaire de nettoyer l’oreille droite (la partie consciente).

Le cérumen, aussi appelé « cire d’oreille », est une substance naturelle produite par le corps qui assure la protection du système auditif, tel un filtre. La qualité des informations reçues dépend d’une hygiène quotidienne, d’une écoute attentive aux contenus de l’inconscient.

Une ambiance digne d’Agatha Christie

La rêveuse, Sylvie, a un parcours de vie riche en formation administrative, entrepreneuriale et sociale. Elle a su adapter sa vie professionnelle à ses exigences intérieures, et a exercé plusieurs métiers. Proche de la nature, elle communique facilement avec les animaux qu’elle élève. Elle exerce une activité d’éducatrice auprès d’adolescents en grande difficulté.

Elle dit ne pas se souvenir de ses rêves. Voici le rêve que Sylvie note à l’issue de la première journée de séminaire et qu’elle accepte de partager :

« Je me trouve dans un lieu de villégiature qui rappelle l’ambiance des romans d’Agatha Christie. Il s’agit d’un hôtel situé au bord de la mer (j’entends la mer mais ne la vois pas). Deux vieilles dames, vêtues d’habits des années 1920, sont assises autour d’une table de jardin, sur une terrasse et elles bavardent.

Je m’en approche et j’entends leurs échanges : elles évoquent l’histoire d’une petite fille qui aurait était violée, tuée et qui a été retrouvée noyée. Un visage d’enfant avec de longs cheveux, sous une eau transparente, s’impose à moi de manière fugitive comme une mini vision.

J’exprime mon mécontentement au sujet de ces ragots car on ne sait pas ce qui s’est passé …

Sans entrer dans cet hôtel, j’entre dans un deuxième hôtel, situé à proximité, où je prends une douche. A nouveau j’entends les vieilles dames qui ne cessent de jacasser.

Le décor change. Je me retrouve dans mon vieux fourgon chargé de palettes et je descends de celui-ci. Il est garé sur un chemin et je vois ma voiture, en contrebas, qui est en train de reculer. Le chemin est impraticable, en pente, il pleut. Je rejoins le véhicule et arrive à l’arrêter. J’essaie de remonter le véhicule en jouant avec l’embrayage et le frein à main, mais j’ai beaucoup de difficulté, vu l’état du chemin raviné et la pente de celui-ci.

Au même moment je vois des jeunes en scooter qui montent et descendent sans difficulté.

Le décor change une nouvelle fois. Je me retrouve dans le hall que je connais, mais que je ne vois pas, et j’aperçois une jeune femme, que j’ai accueillie plus jeune et avec qui j’ai déjeuné récemment. Je suis surprise de la voir là. Elle m’indique qu’elle vient aider ma mère, elle me tend un pantalon de pyjama d’enfant, tâché d’urine. »

Ce rêve amène des éléments inconnus de Sylvie, la plonge dans une ambiance telle celle décrite par Agatha Christie autour des années 20. Puis la scène du rêve se déplace et l’on voit comment Sylvie récupère son véhicule avec habileté et le rêve se termine avec la rencontre d’une jeune femme que Sylvie a retrouvée récemment.

Ce rêve montre que l’inconscient est très actif, il livre de nombreuses images, d’une grande richesse. Seul un travail individuel et approfondi permettra à Sylvie d’intégrer les nombreux messages qu’il véhicule.

Match de football en Afrique

Le rêveur, Sylvain, occupait un poste administratif et il a pris sa retraite il y a peu de temps. Il a pas mal voyagé mais ne s’est jamais rendu sur le continent africain, lieu du rêve que voici :

« Je me retrouve dans un pays africain et je regarde un match de football qui se déroule de l’autre côté d’une rue en terre. Je vois l’équipe de football (ils sont 4 ou 5) qui joue sur le toit en tôle d’un restaurant, échoppe en bois, afin d’attirer de la clientèle pour le patron.

Leur but est de monter leur reconnaissance à cet homme qui les avait souvent accueillis et soutenus.

A un moment donné, je me retrouve avec le patron à l’intérieur du bar de petite taille et l’on entend bien le bruit de la tôle sur laquelle les joueurs jouent. »

Les notions d’inconscient personnel et collectif ont été abordées la veille. L’Afrique est un continent inconnu pour Sylvain, un lieu qu’il aimerait découvrir. Un lien est établi avec cet inconscient qui se présente à lui sous l’aspect d’un lieu typiquement africain, en partie désertique, bien éloigné du monde dans lequel il vit.

Sylvain n’aime pas le foot, mais ce sport est au centre du rêve, en lien avec le patron de l’échoppe qui est très accueillant. Ces acteurs sont des parties de lui-même, qu’il découvre. Sylvain, éclairé par les nombreux exemples qui ont été donnés, y compris les siens, prend conscience de l’importance de noter ses rêves et s’engage à les approfondir.

Les rêves sont pure nature

Comme nous le dit Jung dans L’homme à la découverte de son âme :

« Les rêves sont des produits de l’âme inconsciente; ils sont spontanés, sans partis pris, soustraits à l’arbitraire de la conscience.

Ils sont pure nature et, par suite, d’une vérité naturelle et sans fard.

C’est pourquoi ils jouissent d’un privilège sans égal pour nous restituer une attitude conforme à la nature fondamentale de l’homme, si notre conscience s’est éloignée de ses assises et embourbée dans quelque ornière ou quelque impossibilité. » p. 75

Comme on le voit dans les exemples ci-dessus, les rêves font écho à la situation de la personne qui les reçoit et donne des pistes d’évolution.



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