Ce recueil de poésies de Manuelle Campos a vu le jour sous la protection du livre rouge de Jung. Ce livre, en bonne place dans la bibliothèque de son analyste, l’a encouragée dans son travail d’écriture. Des peintures de Caroline Crozat illustrent l’ensemble. 
Aquisition directe auprès des Éditions du chameau
19 x 21 x 0,6 cm – 46 pages
Manuelle Campos : « Je n’avais jamais ouvert Le livre rouge de Jung mais il était là, dans la bibliothèque, à portée de regard, tandis que les mots naviguaient d’un fauteuil à l’autre.
De chaque séance, je repartais, plus impatiente d’écrire.
Ainsi s’est construit ce texte, sous la protection d’un livre dont je soupçonnais la beauté – cela me suffisait.
Et puis, ayant un peu de temps entre une séance et d’autres rendez-vous, je suis entrée à la Galerie Municipale de la ville.
La peinture de Caroline Crozat débordait de tous les cadres. Je l’écoutais parler aux mots que j’avais écrits.
J’y suis retournée pour y déposer lettre et texte.
« Je vais lire très lentement » m’a-t-elle répondu, avant d’accepter mon invitation. »
Présentation de l’éditeur :
« Les textes de Manuelle Campos et les peintures de Caroline Crozat se répondent et se réconfortent dans une narration poétique où le rêve, par essence nocturne, les rassemblent pour lutter contre les mystères vains de la vie, survolés par des oiseaux marins, et les vicissitudes du quotidien – l’herbe était mouillée, le hululement d’une chouette prenait la une sous son aile épaisse – dans une épopée temporelle entre éternité et trivialité.
La poésie et le sensible s’éclairent sous la bonne étoile de Jung, en recourant au dialogue psychanalytique duquel rejaillit le verbe, l’œuvre et, au delà de ça, le goût à la vie. »
Extrait de poésie :
L’une est un roc
l’autre est mouvante
entasse dans ses mots les souvenirs nus
les éclats d’actes
entasse les mots qui transportent
autre chose que des mots
des mots qui poussent le sens devant eux
et ne sont que des moteurs des bielles des pistons
parfois des leurres
Quant au sens, il galope en avant en arrière
il saute des étapes, s’arrime à des mots élimés
à des mots d’un autrefois sans datation précise
attrape au vol celui qui espérait passer ni vu ni connu
montre sa face cachée avant qu’elle ne s’échappe
feu à éclat, raie de lumière sur la pupille de la mémoire
montre l’autre face qu’on croit, riante, sans ombre
claire comme on croit un reflet
puis atterrit dans le fauteuil en face où elle l’entoure d’un trait de crayon
peut-être pour le calmer ou pour l’acclimater
pour le vêtir d’oubli ou le contraire
et le rendre demain
nettoyé
serein
neuf
Ainsi se dessine une nouvelle carte de géographie qui existait déjà mais n’avait jamais encore donné lieu au voyage qui commence ce jour cette heure sous la protection du livre rouge de Jung
Manuelle Campos est écrivaine et musicienne, anime des ateliers d’écriture et se produit au cours de lectures musicales, avec la violiste Nathalie Le Gaouyat.
Caroline Crozat est artiste : chant, théâtre, peintures, photos…