Ce livre regroupe 6 conférences données par Élie G. Humbert de 1983 à 1985 durant les assises de la Fédération française de yoga. Le style oral a été conservé, voici quelques extraits qui donnent le ton de l’ouvrage.
Cahiers jungiens de psychanalyse
Diffusion : Le Martin-Pêcheur – Domaine jungien
Laisser advenir, considérer, regarder, confronter
« La première attitude c’est de laisser venir, laisser venir absolument librement parce que vraiment on ne sait pas.
La deuxième c’est de considérer, de regarder, ce qui suppose qu’on a mis en forme, justement, qu’on a peint, qu’on a sculpté. Jung sculptera jusqu’à la fin de sa vie. Il a peint également beaucoup.
Et, la troisième, c’est de se confronter avec. A ce sujet-là, il parle de la responsabilité que l’on a vis-à-vis de ses propres images. Non pas une responsabilité au sens d’en être coupable, mais au sens d’en faire quelque chose, au sens d’y reconnaître sa propre réalité et de se demander : qu’est-ce que c’est que cette réalité-là et comment est-ce qu’elle se place dans la relation avec les autres ? » p.44
Vers une culture du sentiment, de l’éros et de l’éthique
« Si la capacité de relation, le fait que mon histoire soit liée à l’histoire de l’autre se travaille en nous, ça se prolonge dans un changement de registre important. Pourquoi ? Là où nous sommes, ce qui nous a soutenus, ce qui a soutenu les changements depuis un certain nombre de siècles est de l’ordre de la connaissance. Les valeurs sociales sont bâties sur des systèmes de connaissance.
Mais, si c’est effectivement la capacité de relation qui est à la pointe du changement dans le devenir humain, ça veut dire ou ça voudrait dire que nous allons vers une culture du sentiment, une culture de l’éros et une culture de l’éthique – ce sont les deux aspects du développement du sentiment -, c’est-à-dire la culture de ce qui se vit dans la relation, non pas tellement la culture de ce qui se parle, mais la culture de la relation. » p. 93
Une expérience du sens
« […] l’interrogation que nous avons sur le sens de la vie, si on accepte qu’elle nous travaille, conduit à trouver une réponse non pas sur le chemin d’un intellect, non pas sur le chemin d’une doctrine, mais sur celui d’une expérience du sens, c’est-à-dire une expérience du centre qui est aussi cette expérience du sens. » p. 83
Nous ne sommes pas extraordinaires
« Lorsque nous avons abandonné l’idée que nous sommes extraordinaires, nous pouvons encore penser que l’autre l’est et puis on découvre qu’il ne l’est pas et qu’il n’y a personne d’extraordinaire. […]
Tout au moins, profondément, je n’en ai jamais vu. Ce que je vois au contraire c’est à quel point nous sommes entre deux. Nous n’avons ni origine ni fin. Nous passons. Seulement, nous ne passons pas n’importe comment et, tant que nous sommes là, ça peut ne pas être si mal et ça peut avoir un sens. » p. 88
Les rêves prémonitoires
« Une des dimensions curieuses des rêves prémonitoires, c’est que dans une large mesure ils ne servent à rien. […] parce que de toutes façons l’information arrivera le lendemain ou le surlendemain et quelquefois une information vraiment tout à fait sans intérêt. » p. 116
Le rapport au temps
« On peut dire que le rapport au temps de notre vie consciente est un certain schéma qui structure notre conscient et qu’en fait le psychisme vit dans un rapport au temps […] est à la fois semi-déployé – semi-impliqué et unit différents vecteurs du temps à la fois vers le passé et vers l’avenir, vers un avenir proche ou vers un avenir beaucoup plus avancé. » p. 115
13,6 x 22,5 x 1,1 cm – 138 pages
Élie Georges Humbert
Élie G. Humbert (1925-1990), analyste jungien, a été l’un des membres fondateurs de la Société Française de Psychologie Analytique (S.F.P.A. créée en 1969), dont il a été président. Il a également été rédacteur en chef des Cahiers Jungiens de la Psychanalyse au moment de leur première parution en 1974. Il a enseigné à l’université Paris VII. Il a connu personnellement Jung avec qui il a travaillé.
Livres présentés :