L’inconscient nous parle par l’intermédiaire des rêves mais en quelle langue communique t-il avec nous ?
Comment le rêve, messager de l’inconscient, s’adresse t-il aux rêveurs ?
Jung indique :
« La langue n’a pas une vie propre, c’est toujours l’homme qui la fait vivre. »
C.G. Jung, Correspondance, 1950-1954, page 39
Le plus souvent dans la langue, dite vernaculaire, qu’ils utilisent habituellement. Il utilise aussi sa culture, ses lectures, le vocabulaire familial, le jargon professionnel. Il use même de sous-entendus, de jeux de mots, il manie l’ironie…
Le discours du rêve contient des formules et des allusions à des faits que le rêveur ignore absolument. Seule l’interprétation archéologique pourra leur donner un sens.
Dans les rêves il reste des obscurités et des absurdités
Jung souligne combien l’expression onirique peut sembler étrange et étrangère :
« Le langage de l’inconscient est fort éloigné de la clarté intentionnelle que possède celui du conscient […] la réaction de l’inconscient est une manifestation de la nature, nature qui ne se soucie pas d’être clémente ou bienveillante à l’adresse de l’homme individu, ou même de lui fournir des indications […]
Or le conscient, de son côté, se révèle fréquemment hors d’état de discerner, dans toute leur portée et dans toute leur signification, certaines situations vitales, qu’il peut d’ailleurs avoir créées de toutes pièces.
Cette incapacité réclame alors l’adjonction du contexte subliminal de l’inconscient, contexte qui ne nous est pas livré en un langage rationnel mais en une langue archaïque, à double sens ou parfois davantage. »
C.G. Jung – Un mythe moderne -Pages 195 & 196
Freud et Jung au sujet de l’expression onirique
Freud évoque le travail de condensation du matériel psychique qui se produit lors de la formation du rêve. Pour lui, le matériel des pensées oniriques est trop abondant et subit, au cours de l’élaboration des rêves, une « compression extraordinairement forte ».
Le processus du rêve laisse tomber des éléments, en rajoute d’autres d’une manière assez hasardeuse, ce qui conduit à des possibilités de jeux de mots qui, selon Freud, « éclosent automatiquement dans l’inconscient ».
L’allusion faite par Jung à l’emploi de multiples métaphores est, pour Freud, un effet de la censure, un besoin de substituer à des éléments, significatifs mais désagréables, des équivalents métaphoriques plus acceptables.
Jung et la pensée du rêve
La pensée du rêve, prenant sa source dans l’ensemble de l’inconscient collectif, comporte des éléments archaïques datant d’époques où la conscience était nettement moins différenciée. Elle ne choisit pas, ce qui explique qu’elle produise une multiplicité d’allusions et de comparaisons.
La conscience humaine a fait un prodigieux effort d’adaptation et de coopération pour qu’un code de communication, à peu près clair, s’établisse entre les hommes parlant la même langue.
Une partie des textes et des citations sont extraits de la page Le langage du rêve.