Jung s’émerveille devant l’effort prodigieux que représente l’accès de l’homme à la conscience.
L’évolution de la conscience est permanente
L’homme n’est devenu conscient que graduellement et l’émergence hors de l’indifférencié est récente. L’évolution est loin d’être achevée et C.G. Jung écrit :
« Notre conscience contemporaine n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire « je ». »
L’homme à la découverte de son âme, p. 73
La frontière de l’inconnu est la seule limite de la conscience
Le champ de la conscience est théoriquement sans limites car il peut sans cesse s’élargir par l’acquisition de nouveaux éléments issus de l’inépuisable réservoir que représente l’inconscient.
La totalité de la conscience est inconcevable pour l’esprit humain
On se trouve dans une situation paradoxale : un vrai conscient et un conscient dominé par l’inconscience cohabitent.
Une dualité au sein de la conscience est tout à fait compréhensible pour Jung, puisqu’il n’y a pas de contenu conscient dont on puisse dire avec certitude qu’on en a une conscience totale. Notre esprit n’est pas équipé pour concevoir la totalité de notre conscience.
On peut observer les contenus de la conscience
S’il est difficile de délimiter le champ de la conscience, on peut regarder ses contenus, déterminer son centre, le Moi, et distinguer comme repère au niveau le plus visible la « persona ». L’ombre du Moi est déjà plus souterraine.
La persona est le masque social du Moi
La persona est ainsi dénommée par Jung parce que, dans l’antiquité, le terme persona désignait le masque que portait le comédien.
La persona se présente comme le costume du Moi, une enveloppe extérieure qui est chargée de faciliter l’adaptation à la société. Grâce à elle, l’individu va pouvoir jouer son rôle et rentrer en relation avec autrui. Il construit cette apparence dès l’enfance en privilégiant les aspects de son caractère qui lui semblent nécessaires à son intégration dans l’organisation sociale.
L’ombre du Moi
Les aspects rejetés de la persona vont glisser dans l’inconscient personnel, où nous allons les retrouver comme éléments formateurs de l’ombre du Moi. Cette personnalité refoulée aura naturellement des tendances opposées à celles du conscient et sera à l’origine de phénomènes d’inadaptation ou de coexistence de personnalités absolument opposées.
Le Moi décrit par Jung
Dans son ouvrage Aïon Jung décrit le moi :
« En dépit du caractère relativement inconnu et inconscient de ses fondements, le moi est un facteur de conscience privilégié. Il est même, sur le plan empirique, une acquisition de l’existence individuelle. Il résulte, semble t-il, du choc du facteur somatique et de l’environnement et, une fois établi comme sujet, il se développe à partir d’autres chocs avec l’environnement aussi bien qu’avec le monde intérieur. » p 17
et quelque lignes plus loin :
« Il forme en quelque sorte le centre du champ de conscience et, en tant que celui-ci embrasse la personnalité empirique, le Moi est le sujet de tous les actes conscients personnels. La relation d’un contenu psychique avec le Moi constitue le critère de la conscience, car un contenu ne peut être conscient s’il n’est pas représenté au sujet. » p.18
Le Moi aspire à une meilleure organisation
C’est à partir de cette relation du Moi entre les domaines de notre expérience, entre les mondes du dedans et du dehors, l’objectif et le subjectif, que Jung a établi ses types psychologiques, introverti et extraverti.
Il a aussi déterminé les quatre fonctions conscientes (pensée, intuition, sentiment, sensation) dont dispose le Moi pour s’orienter et s’adapter.
Une partie des textes et des citations sont extraits de la page La Conscience : contenus et frontières.