Silicea s’adresse à la structuration de l’être. Il y a chez lui un grand sentiment de vulnérabilité et d’insécurité. Il redoute les contacts et l’opinion d’autrui. Il oscille entre le fait de plier et la rigidité. Il aime la vie, elle est difficile pour lui, mais il ne renonce pas.
Silicea structure et tonifie
La description et l’utilisation de la silice sont décrites à la fin de cet article.
James Tyler Kent dit à propos du sujet silicea que le malade silicea manque de tonus.
« Ce qu’est la silice dans le champ pour la tige de céréale, elle l’est pour l’esprit humain ».
Dans le monde animal le silicium est important pour le développement du squelette et des phanères.
La silice joue un rôle de soutien dans tous les tissus conjonctifs. C’est elle qui donne sa rigidité à la tige du blé et des céréales et c’est elle qui donne ses propriétés d’élasticité résistante aux tissus conjonctifs et au tissu osseux.
La silice a un rôle primordial dans les échanges minéraux, dans la minéralisation, la croissance et la résistance à l’infection.
Silicea s’adresse à la structuration de l’être, à sa structure fondamentale qui l’érige à partir du magma vital dont il est issu. Il est parfois proche de calcarea carbonica car tous les deux concernent la structure fondamentale du vivant.
Silicea est vulnérable et inquiet
Il y a chez silicea un sentiment de vulnérabilité importante, d’insécurité : sans doute la grossesse n’a-t-elle pas été sécurisante, sans doute a-t-elle pu être menaçante (sa phobie de l’aiguille), sans doute le rôle de la fonction paternelle a-t-il été déficient.
Cette vulnérabilité s’exprime au travers d’un manque de tonus d’une timidité et d’une apparente soumission qui peuvent être compensés par une attitude volontaire, une obstination et parfois un caractère irritable. Silicea manque de confiance en lui.
L’exemple d’un rêve raconté par Etienne Perrot
Silicea rêve d’inondation, avec grande angoisse. A ce propos, le rêve d’une patiente, relaté par Etienne Perrot, illustre bien cette angoisse :
« Ma mère se trouve souvent dans une maison où l’eau monte, monte constamment. Elle ne sait pas d’où elle vient et ne peut pas enrayer sa montée et, chaque fois qu’elle va périr noyée, elle se réveille en sursaut et en sueur ».
Les rêves de la vie. p 123
Perrot écrit qu’il s’agit de quelqu’un qui « doit être assez éloigné de ses profondeurs inconscientes, alors se produit un phénomène de compensation. L’eau monte en raz-de-marée… ».
Il y a là un appel inconscient évoquant des mémoires angoissantes. S’agit-il d’événements de l’inconscient personnel ? De l’inconscient collectif ? Il ne faut pas oublier que la silice (comme le calcaire) est le réceptacle de la vie grouillante d’un océan primordial où pullulaient ces microorganismes souvent spiculés, comme de petites armures prêtes à résister à l’environnement.
Les connotations alchimiques
Sur le figure 4 du Rosarium Philosophorum, on aperçoit le couple royal au bain. Pour Jung, Psychologie du transfert (p 103), le liquide est le Mercure qui représente la psyché inconsciente. Ce bain, qui semble inoffensif, peut représenter une dangereuse invasion de la mer, l’esprit chtonien Mercure.
Cette immersion marine rappelle la grande sensibilité à la pleine lune de silicea. Elle rappelle aussi l’influence que l’astre féminin exerce sur l’inconscient du sujet, comme la montée des eaux lors des fortes marées dans le monde aquatique dont il est issu.
On trouve aussi la figure XXXI, reproduite pour illustrer cet article, de L’Atalante fugitive (p 241) où le roi est dans la mer et s’écrit d’une voix forte :
« Pourquoi ne m’aidez-vous ? Pourquoi n’accourez-vous,
Quand, délivré des eaux, je puis vous rendre heureux ? »
Le roi est plongé dans un inconscient où il risque la noyade, demande de l’aide car il peut aider ceux qui le prendront en considération. Il est plongé dans un bain inconscient qui l’inquiète.
Silicea est un grand anxieux qui manque de tonus
Silicea se sent terriblement vulnérable. Il anticipe, il fait des rêves inquiétants, comme si on voulait l’étrangler, mais il ne peut pas crier : rêves de guerre, de gros chiens qui le suivent, rêve à moitié éveillé, comme si d’innombrables esprits voulaient l’attraper. Quand il se réveille, il ne peut bouger aucun membre et reste allongé en sueur, pris par l’angoisse avec des palpitations de cœur.
Son sommeil est agité, aggravé pendant la pleine lune où il perçoit les rumeurs de l’inconscient. Il est sujet au somnambulisme. Il rêve qu’on le pourchasse, des rêves de voleurs, de fantômes. Il est anxieux, sensible au bruit, les conversations à voix haute le gênent. La nature ne lui offre qu’une sécurité relative : il rêve de serpents, d’orages effrayants, de feu etc… Même le sol ne semble pas stable sous ses pieds et il rêve de tremblements de terre.
La phobie des aiguilles et des épingles
Cette vulnérabilité s’exprime aussi dans une crainte bien spécifique, celle des aiguilles et des épingles : Une femme présentait des douleurs de la gorge en avalant, bien qu’elle n’ait aucun signe d’inflammation, l’état de sa gorge étant sa seule préoccupation ; elle croyait avoir avalé des aiguilles et cherchait autour d’elle les aiguilles perdues.
Cette phobie curieuse, qui évoque Saint Sébastien, est le témoin vraisemblable d’un événement enfoui dans l’inconscient (peut-être même une attaque à l’aiguille réelle ou désirée lors de la grossesse).
Silicea est un remède adapté à des troubles consécutifs à la vaccination ou à l’élimination de petits corps étrangers dans la peau ou le larynx.
Cette vulnérabilité, cette angoisse profonde, s‘inscrit dans le squelette spiculé des radiolaires et autres microorganismes dont il provient. Ils sont organisés comme une armure et on les dirait sculptés en fil de fer par une main minuscule et experte, telle une armée de petits soldats aux cuirasses élégantes et subtiles. Silicea garde la mémoire de ces cottes de mailles ce qui explique sa rigidité fragile et son horreur de ce qui pique.
Silicea a du mal à échanger
Silicea manque de confiance en lui. Il a l’impression que tout ce qu’il entreprend va échouer et, de peur de l’échec, il n’entreprend rien. Il est peureux, facilement impressionné, il anticipe. Ce manque de confiance fondamental peut lui donner une apparence dilettante et le conduire à procrastiner.
Il a du mal à échanger à tous les niveaux :
- au niveau de la peau le sujet va se gratter, signe de réaction superficielle de type allergique, avec de l’eczéma, de l’intertrigo, de l’acné. Il n’aura pas un échange sain avec l’extérieur, avec des sueurs profuses des pieds (avec souvent une odeur fétide), une transpiration abondante de la tête à odeur acide, comme s’il avait peur. Il est sujet aux suppurations, abcès, pustules, aux verrues plantaires. Il cicatrise mal, avec formation de chéloïdes.
- au niveau de l’œil on peut trouver une sténose du canal lacrymal, des orgelets. C’est un remède de cataracte.
- au niveau des oreilles on trouve des otites, un catarrhe tubaire, une otorrhée purulente, une hypoacousie.
- il tousse, dyspnée, asthme, ne peut supporter un courant d’air sur la nuque ; remède de bronchite.
- c’est un grand remède de colite, de constipation, avec des selles « ressort » (chez un sujet sans ressort) qui remontent dans le rectum, des selles difficiles à expulser.
Silicea s’isole dans une sorte d’hygiaphone
En fait silicea s’isole dans une sorte d’hygiaphone, d’où il observe le monde, mais où le monde ne peut l’atteindre. Il craint les contacts. Il n’aime pas être touché, bien qu’il ait le désir d’être magnétisé. Il se fait transparent comme le verre. C’est un enfant timide qui s’isole volontiers dans la cour de l’école. Plus tard il pourra se réfugier dans un monde en retrait, dans un certain esthétisme.
Jung raconte un rêve d’enfant :
« […] Alors, un homme est entré avec un chien, et le mur s’est transformé en un mur de verre, avec, derrière, des légumes et des fruits, et tout plein de gens qui en achetaient […]».
Séminaire sur les rêves d’enfants, tome 1, p 30
Jung dans son commentaire dit que ce mur de verre est un symbole typique, qui se rencontre souvent. On utilise cette image quand on est séparé affectivement de l’objet. On peut regarder à travers, mais à part cela rien ne se passe. Tout contact est coupé. L’enfant voit des fleurs et des légumes qui représentent généralement les sentiments (les fleurs) et des allusions érotiques (les fruits).
Les problèmes dans l’enfance
James Tyler Kent écrit que dans l’enfance les os se ramollissent ou même se nécrosent, ou bien il y a une inflammation du périoste et une nécrose consécutive. On signale des abcès dans les cartilages. Les os s’écrasent et forment des ouvertures fistuleuses. Nécrose de la mâchoire inférieure, des articulations, de l’articulation de la hanche, du tibia ; nécrose de l’épine dorsale, des vertèbres.
Ce sont des enfants à gros ventre, chevilles faibles, et beaucoup de transpiration au niveau de la tête. Les fontanelles tardent à se fermer. La marche est tardive.
Les problèmes chez l’adulte
Plus tard les ongles s’épaississent, jaunissent, se cassent, avec des taches blanches, ils sont sont incarnés. On trouve des abcès et des fistules dentaires.
Silicea est raide, c’est un remède d’ankylose, d’arthrite, d’arthrose, de déformations articulaires.
C’est un remède qui convient aux sujets cyphotiques, scoliotiques ; le dos est avachi et se déforme.
Il a l’impression d’être divisé en deux, comme si la partie gauche ne lui appartenait pas. N’est-ce pas dans bien des cas la partie de l’inconscient (avec toute la prudence que nécessite une telle généralisation) ?
Silicea peut tenter de compenser ses faiblesses
Mais, pour contrer cette faiblesse structurale, silicea peut se battre.
Il peut donner le change et paraît alors décidé, le verbe fort et ferme, il est sthénique, sûr de lui et droit comme un i.
Je me rappelle une patiente qui souffrait de colite rebelle et d’une scoliose considérable qui avait nécessité l’implantation de tiges métalliques pour la redresser. Cependant, elle était tonique, aimait assez s’affronter, malgré une peur de parler en public. Après plusieurs tentatives de remèdes, seul silicea fut extrêmement efficace.
Silicea va faire des réserves, avec une faim canine, pour se fortifier. Toutefois, il évitera la viande, peut-être trop énergétique pour lui. Il mangera surtout des sandwichs froids et peu de gros plats cuisinés chauds.
En réalité il est obstiné comme un cristal dur et bien organisé. Il semble plier, mais il résiste jusqu’à la cassure.
L’enfant devient entêté, désagréable, courroucé, sinon il est discret et courbe facilement l’échine. Sa peur de l’échec lui fait alors raser les murs.
Le sensible Silicea se fait le miroir des autres
Silicea semble docile. Il se fait discret, comme invisible aux yeux des autres. C’est ainsi qu’il peut passer inaperçu.
Il est comme le cristal qui prend la couleur de ce sur quoi il est posé, sans se faire remarquer.
Il semble ne pas exister par lui même, ce qui est faux car il peut avoir a une forte volonté intérieure et beaucoup d’obstination malgré son manque de tonus.
Il est d’une grande sensibilité, mais il ne la montre pas trop, par délicatesse, ou plutôt par crainte de se faire remarquer. Il est hypersensible à l’environnement, au bruit. Il n’aime pas être touché, il est taciturne, ne supporte pas qu’on lui parle.
Il a énormément de scrupules à propos de détails, comme s’il avait commis le plus grand forfait.
Il semble peu réceptif au regard de l’autre du fait de sa discrétion. En réalité, derrière le masque qui le tient à distance de l’autre il est fort touché par ce que pense son entourage et risque de s’effondrer secrètement s’il en est ignoré. Son caractère un peu distant ne l’empêche pas d’être sensible, voire même hypersensible à l’opinion des autres.
Certes souvent cet être soigneux et consciencieux est effacé et n’est pas le plus bavard, mais il s’intéresse à son environnement et à ceux qui l’entourent.
Silicea aime la vie mais il a du mal à la vivre
Il a le goût de vivre, d’ailleurs il a en général une assez forte libido. Il fuit le contact mais aimerait être mis en confiance, même si dans bien des cas il ne supporte pas la consolation qui risque de le mettre trop à découvert.
Mais cet être délicat peut réagir et chercher sa juste place, sa juste stature.
Comme le Roi de l’illustration, il va nager dans le monde qui l’entoure, parfois difficilement, à contre courant.
Il peut devenir irritable, entêté, susceptible. Le moindre mot provoque les pleurs et il est souvent contrarié pour des détails.
Silicea va compenser sa grande réceptivité à l’autre par une sorte de mutisme, une fuite, ou par une réaction rigide et parfois agressive qu’il ne voudrait peut-être pas mais que sa vulnérabilité impose par une sorte de réaction mal dosée.
En résumé
Silicea s’adresse à la structuration de l’être. Il y a chez lui un sentiment de vulnérabilité importante, d’insécurité. Sans doute la grossesse n’a-t-elle pas été sécurisante, sans doute a-t-elle pu être menaçante (la phobie de l’aiguille), sans doute la structuration de la fonction paternelle a-t-elle été déficiente. Silicea craint les contacts il se met dans une sorte d’hygiaphone. Il oscille entre le fait de plier et la rigidité. Il redoute l’autre et son opinion.
Silicea est vulnérable mais, comme dans la fable Le chêne et le roseau, il résiste autant qu’il peut.
Description et utilisation de la silice
Le mot silice est emprunté au latin siliceus, dérivé de silex,-icis « caillou, silex ».
En 1808 Berzelius découvrit l’élément chimique silicium qui n’existe pas à l’état pur dans la nature.
C’est avec le calcium l’une des substances fondamentales structurant l’organisme vivant.
On le trouve dans la nature sous forme de dioxyde de silicium, la silice, oxyde de silicium, SiO². La silice est très abondante dans la croute terrestre.
La silice est absorbée, dans les profondeurs aquatiques, par des organismes unicellulaires microscopiques, animaux ou végétaux, pour former des coquilles siliceuses. Cette silice, à haute température et à haute pression est partiellement soluble et, en se refroidissant, les eaux déposent de la silice sur les parois rocheuses et forment des filons de quartz.
Le quartz, ou cristal de roche, et le sable blanc sont de la silice pure.
Le silicium biodisponible pour le monde animal est le résultat de la « digestion » de la forme insoluble dans l’eau par les plantes et les micro-organismes. Il est assimilable et permet de profiter des bienfaits du silicium.
La silice, sous forme de grains de sable, est utilisée dans la fabrication des différentes variétés de verre. Les sables de silice et la silice en morceaux sont aussi utilisées dans l’industrie chimique et électrométallurgique.
Le rôle de la silice dans le vivant est surtout plastique. Elle joue un rôle de soutien dans tous les tissus conjonctifs. Elle a aussi un rôle dans l’immunité, la nutrition, la minéralisation et la croissance.
Le silicium existe dans le corps humain dans une proportion de 0,001 %.
En homéopathie on utilise Silicea terra, silice pure, quartz ou cristal de roche.
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