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Prison dorée | Métamorphoses | Alchimie première marche | Alchimie de la mort
Prison dorée
Il y a des jours
où le noir remonte du fond des abysses
où meurent les mots.
Il y a des jours
où les lourds barreaux
qu’on avait coulé tout autour de soi dans l’or le plus pur
perdent leur beauté
c’était du plaqué.
Il y a des jours qu’il faut accepter
pour que la lumière puisse encore briller.
Métamorphoses
Il y a des moments,
moments de Nuit Obscure,
macération putride, nigredo alchimique,
quand l’âme rampe aveugle
aux portes du blasphème.
Il y a des moments,
où dans la porcherie que devient une vie,
tel Job sur le fumier demandant à son Dieu
le pourquoi du comment
on assiste impuissant à la distillation
de ce corps tant aimé, de cette main si blanche,
où s’inscrivent chaque jour les taches de la mort.
Il y a des moments,
où l’attelage s’emballe avide de lumière
où l’on voudrait monter par de si hautes marches
que l’on perdrait enfin la mémoire de la terre.
Amis,
ce ne sont que moments,
brindilles et feuilles mortes de l’arbre de la Vie,
lente métamorphose.
La larve n’est pas belle, mais elle porte en elle
le somptueux papillon.
Alchimie première marche
Après avoir réduit l’AMOUR en cendres, j’ai parcouru le monde, mers fleuves campagnes.
Pendant longtemps j’ai évité les villes désertes, trop d’oiseaux sinistres rodaient.
J’ai mangé de la mer
Les algues au goût amer
Et mes dents ont crissé
Sur les petits galets
Au soleil j’ai donné toute l’eau.
Mon corps craquelé est devenu comme le rocher que jamais n’atteint la marée.
Il faut une tempête pour la pierre mourant de soif, mais depuis longtemps les vagues avaient renoncé à bouger.
A travers la campagne
J’ai bien longtemps marché
Et mes pieds ont saigné
Sur le sol desséché.
J’ai vu des plantes innomées bras tendus, calices de chairs brûlées.
J’ai vu des mousses grises effritées dans ma main.
J’ai même vu de trompeux arbres verts sans ombre, mais je n’ai vu personne, jamais.
Alchimie de la mort
Je suis la locataire d’un vaisseau de distillation où se dissolvent les chairs et où l’âme grandit.
Poisson qui respire dans l’air,
j’ai oublié l’océan d’où je viens.
Boomerang déposé sur le sable,
j’aspire à la vague
qui rentre dans la mer.
J’attends, la vie est si belle, je la boirai jusqu’à la dernière goutte et quand le rêve lucide de la mort m’emportera, là où il voudra,
j’espère,
toute baignée de l’énergie de l’Esprit,
écouter la musique des sphères.
Et quand le temps sera venu je reviendrai encore,
bien plus forte,
enivrée de la Lumière de la Nature
vibrante d’amour divin
Poésies d’Ariane Callot
Poésies alchimiques
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Article de présentation des poésies