Nue et sans masque
Déguisement imposé depuis l’enfance,
le masque est là bouffon de comédie,
apparence nécessaire,
intégration programmée,
fais gaffe à la Société tu vas être rejetée,
présentation bien trop léchée de photo papier glacé,
permis pour se promener,
dans les rues bien fréquentées.
Sous le plastique de l’emballage protecteur de l’extérieur,
certains sont morts étouffés,
mais la poussée est forte des démons et des dieux,
qui vivent à l’intérieur.
La Nature est puissante son feu brûle les gardes obèses du petit moi craintif,
les esprits se desquament et les rêves dansent des nuits entières.
Voici venir le temps du monde du dedans,
voici venir le temps de devenir un vase,
voici venir le temps d’être nue et sans masque.
Être un monde
Flottant sur l’océan de tout ce qui est
Milliards de cellules
Réseau de neurones
Veineux fleuves de sang
Lieu d’invasions et de destructions
Frémissant de la mémoire de l’univers
Interprète des partitions de la Nature
Animé par le Souffle Divin
Être un monde en transition …
La vie en trois soleils
Les timides rayons du soleil matinal
ont doucement mûri comme un feu lent et doux
la chair de l’embryon de la future femme
ayant perdu son âme
oublieuse des origines
cognait aux parois du vase trop étroit
création destruction elle est devenue JE.
Dans le glorieux midi
marchant sous le soleil qui crépitait sa peau
elle s’est ressentie d’une beauté inouïe
c’était un pur désir tranchant comme une épée.
Quand est venu le crépuscule
vers les rayons dorés qui brillaient comme un phare
dans le noir
sa lanterne à la main qui contenait les braises
des soleils oubliés
elle a longtemps marché
Il était beau ce soir car c’était un matin.
Possession
Un démiurge sournois s’est emparé du monde.
Avoir plus avoir encore,
être tout saupoudré d’or,
devenir une bouche béante de besoins.
Plus de dieux, plus de pouvoirs, plus de copulations froides .
Vouloir, vouloir encore,
oublieux de l’instant,
perdus les moments de bonheur inimitable.
Je possède donc je suis,
plaquez moi d’or liquide, pour me rendre immortel
dit l’humain égaré, qui a perdu son être
sur la planète folle.
L’imbécile divin
Vous avez peur de lui comme on a peur de l’Autre,
qui ne ressemble pas au modèle déposé,
rassurante copie d’un humain bien fini.
Il murmure des sons vieux de millions d’années,
avant que l’homme ne se pare des oripeaux de la pensée,
et tremble sur ses cils, amère et apaisante,
une larme d’enfant beaucoup trop grand.
Sa salive le mouille désaltérant la pierre,
il consoles les bêtes et rit d’amour ravi
quand la fleur lui sourit.
Dans une maison sans clef ni porte, plus vaste que les mondes,
il lit des livres jamais écrits.
Quand il a faim, il mange les couleurs,
quand il a soif, il boit la lumière,
il ne possède rien et ne sais où il va.
Simplement il est là, regardant fixement
les vrais visages nus sous les maquillages.
Imbécile divin qui ne sait pas la mort , invention des humains,
il aspire la vie et tète l’univers.
Vous avez peur de lui comme on a peur du vide
mais surtout pas de cage, vous le ferriez mourir
emportant avec lui son grand secret…
Poésies d’Ariane Callot
Poésies alchimiques
- Alchimie, œuvre au noir
- Alchimie, matière première
- Alchimique conjonction
- Alchimie de l’ici et maintenant
- Alchimie de la mort
- Alchimie de la nature
- Alchimie divine
- Amours alchimiques
- Travail alchimique
- En écho à C.G. Jung
- Regards
- Rêves et visions alchimiques
- Microcosme
- Dans les profondeurs
- Musiques
Mémoires de l’Océan
Article de présentation des poésies