L’abus narcissique reste souvent méconnu et caché pour la personne qui en est la victime ainsi que de son entourage. Les stratégies narcissiques comme l’excès d’amour, l’isolement et le détournement cognitif sont à l’œuvre en arrière plan. Quelles sont les voies de guérison face à ce type de traumatisme relationnel ?
Version anglaise de cet article
Dans ce dernier article, je traite du traumatisme intergénérationnel et de la manière dont l’abus narcissique reste souvent méconnu et caché pour la personne qui en est la victime ainsi que de son entourage. Les stratégies narcissiques comme l’excès d’amour, l’isolement et le détournement cognitif peuvent être identifiées dans le conte de L’Enfant de Marie. Enfin, une comparaison avec les contes Blanche-Neige et Le Roi Grenouille fournit quelques indices sur la voie de guérison de ce type de traumatisme relationnel.
Dans la première partie de cette série de trois articles La guérison des traumatismes précoces et des abus narcissiques à partir des contes de fées (1/3), j’ai exploré ce que nous pouvons apprendre de l’interprétation de L’Enfant de Marie sur les effets de grandir avec un parent narcissique.
Dans la deuxième partie Peut-on être envahi par l’ombre maléfique d’un autre ? j’ai abordé les dynamiques des relations codépendantes et narcissiques à travers l’analyse des contes L‘enfant de Marie, Blanche-Neige et La Petite Sirène. J’ai exploré également ce qui arrive quand on tombe dans le piège de porter l’ombre de quelqu’un d’autre et la signification symbolique de ne pas avoir de voix. De plus, j’ai étudié les processus de guérison initiaux après l’expulsion du paradis.
Si nous oublions un instant que la mère de substitution dans l’histoire de L’Enfant de Marie est la Vierge Marie, et si nous nous permettons de la considérer comme ayant le rôle de la méchante, l’histoire devient beaucoup plus congruente et plus facile à assimiler. Maintenant, nous savons ce qu’il en est et à qui attribuer les rôles noir et blanc de l’agresseur et de la victime. L’histoire est celle d’une personne maléfique, qui vole un enfant, puis utilise son pouvoir parental pour infliger de la douleur, de la souffrance et même la mort à son enfant. Il s’agit de quelqu’un qui est conduit par l’archétype de la Mère porteuse de mort (Death Mother).
C’est le nom et ce que représente la Vierge Marie qui nous rendent aveugles au fait qu’elle joue le rôle de la méchante sorcière ou de la méchante belle-mère que nous connaissons si bien dans les contes comme Blanche-Neige, Hansel et Gretel, et Cendrillon.
Quand il s’agit d’une belle-mère ou d’une sorcière, nous sommes prêts à voir ses actions comme maléfiques. Curieusement, les versions originales de 1812-1815 de Blanche-Neige ainsi que de Hansel et Gretel dépeignaient une mère méchante, pas une belle-mère. Les frères Grimm et leur public du début du XIXe siècle ont dû être troublés comme nous le sommes à l’idée d’une mère qui abandonne ses enfants dans la forêt et qui complote pour les tuer.
Il existe plusieurs manières de comprendre la contradiction entre la sainteté et la bonté de la Vierge Marie et à l’opposé la cruauté, l’obstination et les actions perverses telles qu’elles figurent dans ce conte.
Ombre et compensation
Nous voyons exprimé dans le conte le côté sombre de la Vierge Marie, telle l’expression d’une ombre qui compense l’image unilatéralement bonne, pure et désincarnée véhiculée par le christianisme. En tant que représentation de l’archétype de la Déesse Mère, l’image de la Vierge Marie est incomplète. L’aspect non incarné ne peut surgir que sous forme d’ombre qui mérite d’être intégrée.
À partir des contes, la culture populaire véhicule l’image des aspects sombres et cachés de la Vierge Marie. En adéquation avec le fait que, sur le plan personnel lorsque nous lisons le conte, nous ne remarquons pas vraiment à quel point la Vierge Marie se comporte mal, ceci est cohérent avec l’image véhiculée par la Vierge Marie. En première lecture, nous avons tendance à adhérer au récit et à croire que la fillette est la seule à blâmer et qu’elle mérite donc sa punition.
L’excès d’amour narcissique (love bombing)
Sur le plan personnel, nous pourrions interpréter Marie dans cette histoire comme une femme narcissique à l’extrême, très habile à cacher sa vraie nature. Elle est si intelligente que même les lecteurs du conte ne voient rien de ses motivations profondes. En surface, elle accomplit une bonne action en accueillant l’enfant, la comblant de multiples attentions, lui permettant de vivre dans un luxe inatteignable. Cela correspond à la phase de l’excès d’amour et est mis en avant par le narcissique (consciemment ou inconsciemment) pour que l’objet de sa manipulation se sente attaché, dépendant, confiant et engagé dans la relation.
Un signe nous alerte dans l’histoire, c’est que l’enfant n’a aucune opportunité de grandir et de mûrir. Par exemple, elle n’apprend pas à cuisiner, à effectuer des tâches ménagères, à donner un coup de main ou à prendre soin d’elle-même. Un autre signal d’alarme est qu’elle est maintenue isolée des autres personnes et ne joue qu’avec des petits anges. Sous cet angle, également, elle n’apprend pas à entrer en relation avec les autres. Elle ignore les conflits et n’apprend pas à gérer les problèmes qui pourraient survenir dans sa vie.
Elle est complètement isolée du monde réel et donc complètement handicapée en termes de gestion de la vie réelle et des relations. Elle est ainsi entièrement dépendante de la Vierge Marie dans tous les aspects de sa vie.
Les personnes narcissiques ont également tendance à isoler l’objet de leur affection du reste du monde afin d’exercer un maximum de contrôle.
Mais, comme cela arrive souvent dans les relations à long terme avec un narcissique, à un moment donné il est insatisfait du miroir qui lui est renvoyé. À partir du moment que cet approvisionnement (supply) ne suffit plus, les abus reprennent et s’aggravent. Il augmente lentement et progressivement son emprise, soit qu’il en veuille toujours plus, soit parce que l’autre se rebelle en prenant conscience de sa situation. Mais quand son contrôle perd en efficacité (l’enfant tient finalement tête à la Vierge Marie et dit non, je ne coopère plus), il est chassé et abandonné sans autre explication.
Détournement cognitif (gaslighting)
La personne dépendante est tellement attachée à la personne qui exerce son emprise qu’elle en perd tout lien avec le monde réel. De ce fait, le narcissique est capable de manipuler la personne dépendante pour qu’elle se charge de toutes les projections. L’enfant n’a aucune chance de résister aux techniques de détournement cognitif de la Vierge Marie et croit maintenant vraiment qu’elle est l’obstinée et la méchante fillette responsable de tout ce qui lui arrive. Elle porte tout le poids de la culpabilité et de la honte.
Et quand la personne sous emprise commence à guérir, et qu’elle trouve enfin un peu de bonheur et une possibilité d’amour, la personne narcissique ne peut pas le supporter et ruine toutes les chances de croissance. Les personnes narcissiques iront à l’extrême pour maintenir le statu quo en gardant la personne dépendante piégée dans la projection. Ceci parce que la reprise de la projection et l’admission de leur propre ombre signifieraient leur annihilation.
Traumatisme intergénérationnel et dissociation
Une autre manière de voir la contradiction se trouve à travers le prisme du traumatisme intergénérationnel et de la dissociation. Nous pouvons imaginer Marie comme une femme qui, en raison de son propre traumatisme, peut-être de sa propre éducation, n’a pas pu ou n’a pas été autorisée à développer son plein potentiel en tant que femme. Si elle n’a pas réalisé le travail nécessaire pour se remettre de son traumatisme, elle ne peut pas fournir le soutien dont sa fille a besoin pour réaliser son potentiel.
Confrontée à la rébellion, à l’éveil sexuel et à la maturation de sa fille, son traumatisme est réveillé à nouveau et donc elle ne le supporte pas. Tout dans la situation est pour elle un danger. Elle fait donc tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le développement naturel de sa fille et fait en sorte que celle-ci soit dissociée comme c’est le cas pour elle-même.
Dans sa douleur et sa souffrance, elle va à l’extrême. La fille finit par subir le même traumatisme et est destinée à son tour à faire de même avec ses propres enfants.
Et elle le fait ! En conséquence directe de ne pas avoir grandi et d’avoir assumé la responsabilité de ses actes, l’enfant de Marie perd ses propres enfants un par un. Les enfants sont donc à leur tour abandonnés par leur mère et élevés par la narcissique Marie.
Le traumatisme générationnel s’éternise, jusqu’à ce qu’une personne brise le cycle en faisant le dur et long travail de gestion du traumatisme et finalement guérisse, ce qui peut être accompli, en partie, par exemple, dans une analyse ou thérapie à long terme.
Dans l’histoire de l’enfant de la Vierge Marie, un moment crucial de guérison se produit au bûcher, lorsque « le feu commença à brûler tout autour d’elle ».
« Son cœur fut ému, et elle se dit : Oh, avant de mourir, j’aimerais avouer à la Vierge Marie que j’ai ouvert la porte interdite du paradis. J’ai été si méchante en le niant tout ce temps ! » (The Original Folk and Fairy Tales of the Brothers Grimm)
Alors que le feu de la transformation brûle, dans les instants qui précèdent sa mort, le sentiment revient dans son cœur et elle est capable d’admettre et d’intégrer son ombre. Auparavant, elle s’était séparée de ses sentiments en raison des traumatismes répétés qu’elle avait subis. En premier lieu par la négligence et l’abandon par ses parents biologiques, puis par les abus narcissiques subtils qu’elle a subis au paradis, et enfin par l’abandon cruel et la persécution une fois qu’elle a refusé être une gentille fille et de servir les intérêts de la narcissique Marie.
Guérir consiste à intégrer une partie de notre ombre personnelle
Dans l’histoire de Blanche-Neige on pourrait imaginer qu’elle a eu le temps d’ingérer et d’intégrer petit à petit le poison de la pomme, le rendant ainsi inoffensif, voire transformateur, comme le poison peut l’être en très petite quantité. Ce phénomène s’est déroulé alors qu’elle était en plein sommeil, enfermée dans son cercueil de verre. Mais cela ne la libère finalement pas. Quelque chose de plus est nécessaire.
Le moment venu, un prince arrive et, dans la version originale du conte en 1815, il convainc les nains de le laisser emporter le cercueil dans son royaume. Obsédé par la beauté de Blanche-Neige, il demande à ses serviteurs de transporter le cercueil de verre d’un endroit à l’autre dans son château afin qu’il puisse constamment la regarder. Ici aussi on voit que Blanche-Neige est en relation avec un Prince qui l’aime, mais c’est une relation superficielle, une conjunctio mineure. Blanche-Neige ne peut pas participer à la relation car elle dort dans le cercueil de verre.
Marie-Louise von Franz écrit dans The Problem of the Puer Aeternus [non traduit en français] que le fait que le cercueil est en verre indique que Blanche-Neige peut encore voir et être consciente de la vie, mais qu’elle est coupée des odeurs, de la température, du vent ou de tout autre type de sensation et donc du sentiment. Elle est dissociée.
De même, le prince n’a pas de place pour les véritables sentiments ou relations car il est empoisonné par l’obsession de sa beauté physique et de sa projection d’anima sur elle.
La transformation se produit lorsque :
« Les serviteurs, qui devaient porter le cercueil d’un endroit à l’autre dans le château tout le temps, se mirent en colère à ce sujet, et à un moment donné, un serviteur ouvrit le cercueil, souleva Petite Blanche-Neige dans les airs et dit : « Pourquoi devons-nous être tourmentés avec tant de travail à cause d’une jeune fille morte ? » En disant cela, il poussa le dos de Petite Blanche-Neige avec sa main, et en sortit le vilain morceau de pomme qui avait été coincé dans la gorge de Petite Blanche-Neige, et elle était de nouveau en vie. »
À la différence du conte l’Enfant de Marie où elle est exposée directement aux flammes, ici c’est la colère qui est exprimée par les serviteurs de Blanche-Neige. Ils ne prennent pas au sérieux l’illusion de l’amour éprouvée par le prince se trouvant dans l’incapacité d’entrer en relation avec elle.
On peut dire que le contact physique avec le principe de réalité brise la projection et permet à Blanche-Neige de se réveiller, c’est-à-dire de retrouver sa faculté de ressentir et sa capacité de relation, au final de devenir qui elle est véritablement.
Un moment de guérison similaire, motivé par la colère, se produit dans le conte de Grimm du Roi Grenouille. La grenouille maudite redevient Roi redevenant ainsi elle-même après avoir été jetée contre le mur par une princesse en colère qui refuse de continuer de participer à l’absurdité de répondre à tous les caprices d’une grenouille aux exigences irréalistes et écœurantes.
Encore une fois, c’est le contact physique avec le principe de réalité qui brise l’illusion.
Pour en revenir à l’enfant de la Vierge Marie, il a fallu des années de travail avant de pouvoir en arriver à sa guérison. Un an d’isolement dans la forêt pour mûrir et apprendre à prendre soin d’elle-même, puis trois ans dans une relation curative, même si elle était imparfaite. Mais cela ne suffisait pas, tout comme dans le conte de Grimm de la Jeune fille sans mains, un mariage sacré incomplet ne suffit pas à guérir, et en plus il ne dure pas.
Ce n’est que lorsque sa vie est physiquement menacée qu’elle a le courage d’affronter sa propre ombre et de faire ce qui doit être fait. Elle a déjà subi d’horribles abus, mais ces punitions étaient supportables à cause de ses moyens de défense et de sa dissociation.
En fin de compte, seuls le désespoir et la pensée de la fin ultime – la mort livrée au feu – provoquent la transformation nécessaire. Le feu change la nature des choses. Il apporte à la fois chaleur et énergie. Sa chaleur peut décongeler un cœur gelé et retrouver des sensations et des émotions. Dans les versions ultérieures du conte, nous lisons que « la glace dure de l’orgueil a fondu ».
En tant qu’énergie, le feu est passionné et colérique : une force dont il faut tenir compte.
En fin de compte, c’est la colère du peuple, exprimée par l’action du feu (les flammes constituent le toucher physique), face à la disparition de ses trois enfants, qui l’amène en contact avec le principe de réalité. Elle est considérée comme une ogresse mangeuse d’enfants et le peuple refuse de prendre au sérieux l’amour illusoire que le Roi lui porte.
L’illusion, comme la projection, est brisée. Dès qu’elle est capable d’admettre son ombre personnelle en pensée (elle n’a pas de voix), le feu s’éteint de lui-même et la Vierge Marie descend et dit :
« Puisque tu veux dire la vérité, ta culpabilité est pardonnée. »
Marie lui rend alors ses trois enfants ainsi que sa voix, et « lui accorde le bonheur pour le reste de sa vie ».
C’est merveilleux pour la reine. Elle a intégré son ombre (au moins la partie infantile de la désobéissance et de la malhonnêteté) et comme elle a retrouvé sa voix et ses enfants, elle a maintenant une chance de vivre pleinement son potentiel et de s’engager dans l’amour terrestre et dans une véritable relation.
Et c’est là que l’histoire se termine. Mais que se passe-t-il ensuite ? Qu’en est-il de Marie par exemple ?
Marie retourne vraisemblablement au paradis, seule et sans personne pour porter son ombre. Elle n’a aucune chance de rédemption ou de guérison puisqu’elle n’est pas consciente de ce qu’elle a fait de mal. Son ombre est aussi inconsciente qu’elle l’a toujours jamais été.
Nous pouvons imaginer qu’avec le temps, la partie d’ombre dissociée recommencera à se renforcer et que Marie trouvera un autre objet à manipuler sur lequel projeter cette partie d’ombre.
C’est la réalité de nombreuses personnes sévèrement traumatisées et narcissiques : elles répètent le cycle sans cesse et ne se rétablissent jamais.
La fin des contes de Blanche-Neige et Hansel et Gretel nous semble plus satisfaisante, en termes de désir de vengeance, pour pouvoir tourner la page car les méchantes reçoivent clairement ce qu’ils méritent : une mort cruelle. C’est ce que nous voulons pour les narcissiques qui nous ont blessés, qui ont ruiné nos vies et nous ont fait croire que nous étions intrinsèquement mauvais. Nous voulons qu’ils paient pour ce qu’ils ont fait.
Et surtout, nous voulons montrer, à nous-mêmes avant tout, mais aussi au monde qu’ils se sont trompés sur nous !
À la fin de l’histoire, Blanche-Neige est libérée de la projection d’ombre. Le danger de la méchante reine est éliminé car elle est obligée de danser avec des chaussures de fer brûlant, jusqu’à ce qu’elle tombe morte. Blanche-Neige et le Prince peuvent enfin avoir une véritable relation : un mariage sacré ou une conjonctio majeure. La voie de l’individuation est claire.
Mais L’Enfant de Marie finit différemment. Tout comme beaucoup de narcissiques extrêmes, Marie s’en sort en toute impunité, abusant et projetant sur l’autre sans jamais avoir à se réconcilier avec sa propre ombre. Elle croit en sa justice plus sainte que sainte jusqu’à la fin. Même lorsque l’objet de son affection et de sa manipulation se détache d’elle et qu’elle est forcée de la laisser partir, il n’y a pas de changement chez Marie.
Elle restera dans son propre enfer privé (même si dans l’illusion on l’appelle paradis) jusqu’à la fin. Elle continuera à blesser et à manipuler les autres, peut-être sans jamais s’en rendre compte.
Et l’enfant de Marie ? Contre toute attente, dans des circonstances terribles, elle a accompli le premier pas vers la maturation : l’admission et l’intégration de son ombre infantile. On pourrait dire que la projection s’est dissoute parce que ses enfants sont de retour, et donc qu’elle ne peut plus être accusée d’être une ogresse mangeuse d’enfants.
Mais, en tant que lecteurs, nous avons l’intuition que la fin de l’histoire n’est pas suffisante. Marie est encore trop puissante et pourrait revenir à tout moment pour la manipuler et la maltraiter davantage. La solution n’est pas définitive. Nous ne pouvons pas tout à fait lui faire confiance quand Marie « lui accorde le bonheur pour le reste de sa vie ».
L’enfant de Marie ne montre aucun signe de saine colère ou de prise en main de sa vie. Au lieu de cela, elle continue à endurer passivement ce qui lui arrive, même maintenant qu’elle a retrouvé sa voix. Marie « lui accorde le bonheur », et elle le reçoit tout simplement.
Nous serions beaucoup plus optimistes si elle avait pris position et exigé le bonheur. Si elle avait dit à Marie qu’elle ne méritait pas sa punition, et que c’était Marie la personne têtue et méchante.
Mais au lieu de cela, l’enfant de Marie continue à être vulnérable à de futures manipulations et abus narcissiques, qu’ils viennent de la Vierge Marie ou d’autres personnes. Même si elle est reine et mère maintenant, elle n’est qu’au début du chemin de l’individuation.
En raison du traumatisme précoce et de l’abus narcissique grave qu’elle a subis, son développement a été retardé de la manière la plus douloureuse. En plus d’avoir à affronter les obstacles naturels sur son chemin, elle doit aussi faire le deuil de ce qui lui a manqué dans son enfance et sa jeunesse. Cela ne pourra jamais être remplacé.
Mais il y a de l’espoir qu’avec le temps et un travail acharné, elle guérira et mûrira pleinement car elle a maintenant sa voix, ses enfants et son mariage sacré avec le Roi : une union des contraires avec le potentiel de produire quelque chose de nouveau.
Juin 2023
Adresser un message à Peggy Vermeesch
Peggy Vermeesch
Basée en France, Peggy Vermeesch est psychopraticienne d’orientation jungienne. Elle enseigne l’anglais pour psychologues à l’Université de Bretagne Occidentale, et a également un long parcours de chercheuse en géophysique à l’Imperial College London, l’université du Texas (États-Unis) et celle de Southampton (Royaume-Uni).
Contributrice au sein de l’équipe Espace Francophone Jungien (EFJ) elle assure également les liens entre le monde anglophone (Jungian Psychology Space) et francophone.
En savoir plus sur Peggy Vermeesch
Articles
- Tenir la tension du transfert érotique : incarner le Capitaine Picard dans « La Parfaite Compagne » de Star Trek
- L’ombre et le mal dans Star Trek :
- Le narcissisme illustré dans les contes tels que L’Enfant de Marie, Blanche-Neige, et d’autres :
- Toni Wolff et ses formes structurelles de la psyché féminine
- La nécessité de reconnaître les forces archétypiques