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Cahiers Jungiens de Psychanalyse no 154 – Décembre 2021

Ce numéro 154 des Cahiers jungiens de psychanalyse a pour titre : Au commencement. Une approche plurielle autour d’un thème qui nous interpelle dans un cycle sans fin de commencements et de re-commencements.


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24,6 cm x 17 cm x 1,5 cm – 144 pages

Contenu du numéro Au commencement

Éditorial
Olivier Cametz, Christine Dallot, Reine-Marie Halbout, Ève Pilyser

Réflexions sur nos origines : vision d’hier, savoirs d’aujourd’hui
Marylène Patou-Mathis

En Occident, du XVIIIe au début du XXe siècle, les grands débats ont porté sur la place des humains dans la Nature, puis sur leur origine et leur évolution biologique et culturelle. Il a fallu franchir les obstacles relatifs à l’acceptation d’ancêtres – créationnisme, théorie du déluge, racialisme –, avant que les connaissances et les savoir-faire des Préhistoriques ne soient reconnus grâce aux études des fossiles humains et des vestiges archéologiques.

Aujourd’hui, les grandes inventions qui jalonnent tout notre  lointain passé, avec les implications économiques et culturelles qui en découlent, révèlent le caractère buissonnant et non linéaire de l’évolution humaine, la coexistence dans le passé de plusieurs espèces humaines et une mosaïque temporelle et spatiale des cultures.

Gedanken in einer Frühlingsnacht
(Pensées par une nuit de printemps)
Inédit, C.G. Jung, traduction de Véronique Liard

Postface à Gedanken in einer Frühlingsnacht de C. G. Jung
Florent Serina

La découverte d’éléments inédits relatifs à l’enfance et à l’adolescence de C. G. Jung, contenus dans l’ébauche de ce qui aurait dû être le tout  premier essai biographique qui devait lui être consacré, conduit à évaluer de façon significative la portée de l’une de ses rares œuvres de jeunesse connues, un poème intitulé « Pensées par une nuit de printemps ».

Au commencement de l’analyse : le syndrome de Jonas
Delphine Renard

Dans La Bible, le Livre de Jonas raconte la descente du prophète au fond de la mer après son refus de sortir de son immobilisme pour partir, à  l’appel de Dieu, convertir Ninive, la grande ville pécheresse. Métaphore  du travail d’individuation selon Jung, ce récit peut nous éclairer pour  aborder, dans notre clinique, les commencements d’analyse avec des  patients passifs, figés dans leurs certitudes et fermés à l’altérité. Comme  Jonas, ils témoignent souvent d’une loyauté infaillible à une mère dépressive et froide.

Enjeux subtils des premiers entretiens avec l’adolescent
Olivier Cametz

Dans cet article, l’auteur aborde les spécificités liées aux entretiens préliminaires dans la clinique de l’adolescent. L’étude de ces  particularités intègre, d’une part la notion de « redonne archétypique »  utilisée par Denyse Lyard à la suite des travaux d’Erich Neumann et,  d’autre part, le rôle des aspects contre-transférentiels chez l’analyste  pour en proposer une lecture adossée à deux situations cliniques.

Celles-ci contribuent à une mise en perspective de la souffrance  psychique ressentie par de nombreux adolescents, en permettant aux questions du  sens de la vie et du courant d’individuation d’y apparaître subtilement intriquées.

Photographie
Agnès Lebeaupin

. Deuxièmement.
Dominique Guilbault

Le débat autour du « au commencement », cher aux traducteurs de la Bible, pourrait être invitation pour tout un chacun d’interpréter, de  traduire et retraduire, de penser et repenser son commencement – sa fin  –, de faire des récits de son histoire, sans rien pouvoir dire de cet avant,  point d’ouverture, ni de cet après, point de fermeture.

Pour un trickster, pas d’arrêt sur image
Bertrand Eveno

Une clé du fonctionnement intellectuel de Jung peut se lire dans son attitude vis-à-vis des commencements : d’abord dans le démarrage de  l’écriture des Cahiers Noirs, puis dans celui de son grand projet, Le Livre Rouge. Jung commence, puis recommence : sa méthode est placée sous le signe du processus, du devenir, du travail sans cesse repris et  reformulé.

Si l’on observe sa démarche créative en la soumettant à un travail d’amplification, on voit qu’il ne bâtit pas des concepts rigides, que sa pensée laisse toujours « du jeu », qu’il refuse les systèmes et préfère les dynamiques. Aimant laisser ouverts les possibles, Jung est un esprit  mercuriel, un vif-argent intellectuel. On peut repérer les outils dont il se  sert : la pensée circulaire (circumambulation), l’acceptation délibérée  d’une certaine dose d’ambigüité, la mise en équilibre des opposés (ou  leur retournement par énantiodromie), sa préférence pour la sinuosité  contre les lignes trop droites.

Enfin, une certaine impossibilité à clore par  un « point final » et un goût de l’inachevé, gardé ouvert parce que laissé en suspens, correspondent certes à la nature de son objet d’étude – l’inconscient – mais, il y a là aussi une invitation, pour ses successeurs, à ce qu’ils ne soient pas des disciples, mais des « re-commenceurs ».

La bisexualité originelle aujourd’hui
Mariette Mignet

Le choix fait ici est de réfléchir à la bisexualité originelle à partir de notre aujourd’hui et de ses manifestations dans les individus. Depuis les mythes (de la Grèce), la religion (Hindou), nous arrivons aux  problématiques actuelles de tentatives de faire apparaître cette  bisexualité. L’auteure s’interroge, comme Freud à son époque, à partir  des données de la biologie quant à la construction sexuée.

Elle s’étonne des confusions, nombreuses, à propos de la construction  psychique de l’identité sexuée, ainsi que du peu de considérations pour le  processus qui conduit à cette dernière au cours de la petite enfance.

Vouloir changer de sexe, c’est vouloir être d’un seul sexe, celui qu’on n’a  pas ; nouvelle confusion entre androgynie, hermaphroditisme et identité. Jung nous a donné des outils, avec le concept d’anima/animus qui ouvre de telles possibilités créatrices aussi bien pour l’individu que pour la relation à l’autre.

Papiers botaniques
Parme Baratier

La grossesse, un commencement effacé
Brigitte Allain Dupré

L’auteur développe une réflexion sur l’irreprésentable de la grossesse dans la peinture de la Renaissance en interrogeant ce qui aujourd’hui  pourrait en être les séquelles. Les interdits liés au concile de Trente  seraient toujours d’une certaine actualité, mais les travaux actuels sur la  vie psychique de la femme enceinte à travers la PMA permettent de  mettre au jour les problématiques mortifères liées paradoxalement au fait de donner la vie.

Les origines de la conscience selon Erich Neumann
Véronique Liard

La parution en 1949 de l’ouvrage d’Erich Neumann, Origines et histoire de la conscience, est saluée par Jung qui accepte d’en écrire la préface. La première partie de l’analyse de Neumann est consacrée aux stades  mythologiques du développement. Partant du mythe de création,  Neumann montre comment le germe embryonnaire du moi se libère peu  à peu de l’Ouroboros, la sphère parfaite qui englobe tous les contraires.

La seconde partie du livre de Neumann fait correspondre à ces stades  mythologiques les stades psychologiques du développement de la conscience. Aux premiers stades de l’humanité, l’individu et le groupe, le  moi et l’inconscient, l’homme et le monde étaient encore soudés dans  une participation mystique. Mais la conscience se libère progressivement  de cette fascination. Elle devient capable de réfléchir, de comprendre, d’interpréter.

La nidification psychique
Lucile Héraud

Concevoir un enfant, lorsque des difficultés surviennent, relève à l’heure actuelle de la seule intervention médicale. Or, il existe chez la femme une  dimension psychologique non négligeable à la procréation et c’est ce  que l’auteure tente d’exposer en s’aidant de son expérience  psychanalytique jungienne. Elle a appliqué avec succès une méthode  d’imagination active avec huit patientes pour lesquelles la Procréation Médicalement Assistée avait échoué.

À l’article de la mort
Christine Dallot

L’auteure explore l’élaboration de Michel de M’Uzan concernant les mouvements psychiques des abords de la mort, notamment celui de la  figure du « jumeau paraphrénique » qu’elle discute au regard de sa  propre clinique et de ses références au motif du double que Jung a  examiné. Elle interroge ce qui, au cœur du mourir, relève de la  manifestation des différentes facettes de l’archétype du soi, expérience  qui apparaît telle la tentative d’une ultime mise au monde de soi-même.

Hommage à Guiseppe Maffei (1935 – 2021)
Brigitte Allain Dupré

Bloc-notes
Olivier Cametz

Revue des revues
Laurence Lacour, Ève Pilyser

Décembre 2021

A lire également

Présentation des numéros suivants des Cahiers Jungiens de Psychanalyse sur le site EFJ :

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