Pour Freud le rêve dissimule le message qu’il véhicule alors que pour Jung le rêve est un événement naturel.
Le rêve selon Freud et Jung
Sigmund Freud a, selon C.G. Jung, entrepris une démarche courageuse pour donner un sens au rêve. Freud pense que les rêves, tout comme les névrosés, sont dissimulateurs. Il écrit :
« Si le contenu latent de mon rêve est ainsi déformé, déformé en son contraire … la déformation est voulue, elle est un procédé de dissimulation. [… Les rêves seraient alors] une simple façade derrière laquelle quelque chose est intentionnellement caché ».
L’interprétation des rêves, p. 129
Jung réfute fermement cette vision de la psychologie onirique :
« Il n’est pas douteux que les névrosés dissimulent des choses désagréables, tout comme le font probablement les gens normaux. Mais est-il légitime d’étendre une pareille conception à un phénomène aussi normal et aussi répandu de par le monde que le rêve ?
Je doute que nous devions admettre qu’un rêve soit autre chose que ce qu’il paraît être. […] En d’autres termes, je prends le rêve pour ce qu’il est. »
Psychologie et religion, p. 49
On peut dire, au sujet des techniques d’interprétation des rêves de Jung, qu’il continua le travail de Freud en l’élargissant.
Le rêve est un événement naturel
Selon Jung, le rêve est un « événement naturel ». Pour lui, l’inconscient est autonome, il a son projet et on ne voit aucune raison valable pour qu’il soit une invention rusée destinée à nous tromper.
Le rêve ne dissimule pas, il expose. C’est pourquoi il faut éviter de l’analyser avec trop de hardiesse ou de défiance. On doit simplement l’accueillir tel qu’il se présente et le contempler pour, finalement, prendre conscience de ce qu’il exprime dans sa totalité.
Rêves ordinaires et rêves importants
Jung distingue deux types de rêves :
- Ceux qui peuvent trouver une explication dans les faits de la vie quotidienne, et proviennent de la sphère subjective et personnelle.
- les rêves importants, susceptibles de rester toute la vie dans le souvenir.
Les rêves importants ont la particularité d’inclure des motifs mythologiques archétypiques indépendants de l’époque et du milieu dans lequel nous sommes nés.
Leur interprétation ne dépend pas des expériences personnelles du rêveur mais d’histoires mythiques contenant des trésors cachés, des dragons, des mères terribles, etc.
Les songes anodins
Il n’y a pas d’échelle de valeurs entre les rêves d’une grande richesse symbolique et les rêves ordinaires. Des songes apparemment anodins sont susceptibles, en particulier dans une série, de se révéler comme étant l’ombre de choses plus importantes. Jung nous dit :
« Les images banales, dans le rêve, sont, quant à leur fondement archétypique, presque toujours plus instructives et d’une plus grande force démonstrative que les rêves à teneur mythologique, que l’on peut toujours suspecter d’être inspirés par une lecture. »
Correspondance, tome 3, p. 68
Par leur banalité même, ils possèdent un grand caractère d’authenticité.
Une partie des textes et des citations sont extraits de la page L’interprétation des rêves.