Jung propose l’archétype comme une hypothèse de travail et étudie ses possibilités de représentation.
On ne peut rien affirmer au sujet de l’archétype
Nous sommes, pense Jung, tout à fait incapables d’affirmer quoi que ce soit au sujet de ce qui déborde le conscient. Il n’y a donc aucun espoir que puissent être un jour prouvées scientifiquement ses affirmations sur les états ou processus inconscients. Ceci s’applique en particulier à l’hypothèse de travail qu’il nomme archétype :
« Quoi que nous avancions de l’archétype, ce sont toujours des illustrations ou des concrétisations qui appartiennent à la conscience. Mais hors de cette approche nous ne pourrions absolument rien dire des archétypes. »
Les racines de la conscience, p. 539
L’ancrage biologique des archétypes
L’ancrage biologique de l’archétype jungien s’affirme d’une manière claire. Les archétypes gouvernent le mode de fonctionnement héréditaire de l’être humain et proposent des modèles de réactions à diverses situations. Il ne s’agit en aucun cas d’une idée.
« Mes concepts ne sont pas philosophiques et abstraits, mais empiriques ou biologiques. Le concept sur lequel l’erreur est générale est celui d’archétype ; il renvoie à certains faits biologiques, et c’est tout sauf une idée hypostasiée.
«Archétype» est pratiquement synonyme du concept biologique de pattern of behaviour. Mais comme ce concept renvoie avant tout à des phénomènes extérieurs, j’ai choisi pour le «pattern psychique» le terme d’archétype ».
Correspondance, tome 3, p. 219
Archétype en soi et représentation archétypique
Jung va très nettement différencier un archétype en soi et une représentation archétypique. Les archétypes se présentent comme des formes de comportement typiques qui, devenues conscientes, apparaissent comme des RE présentations.
« Les représentations archétypiques que nous transmet l’inconscient ne doivent pas être confondues avec l’archétype en soi.
Ce sont des formations extrêmement variées qui font référence à une forme fondamentale non représentable en elle-même. »
Les racines de la conscience, p. 238
La langue de la totalité
Parlant de cette langue de la totalité, Jung écrit :
« Le langage de l’inconscient est fort éloigné de la clarté intentionnelle que possède celui du conscient car ce langage est fait de la condensation de nombreuses données, fréquemment subliminales, dont l’apparentement à des contenus psychiques conscients est ignoré.
Son élaboration ne se fait pas dans la ligne d’un jugement dirigé ; elle suit un «pattern», c’est à dire une trame instinctive et archaïque qui, à cause de son caractère mythique, n’est plus discernée et reconnue par la raison. »
Un mythe moderne, p. 195
Les effets observables de l’archétype en soi
C.G. Jung a trouvé un moyen de déceler la présence des manifestations de l’archétype dans la psyché par :
- L’accumulation de nombreuses données individuelles
- L’identité de forme de l’événement psychique
- Sa puissance et sa dangerosité
L’archétype est un cadre vide s’il n’est pas activé.
Les représentations de l’archétype
Les représentants du monde archétypique sont bien visibles dans les rêves et séries de rêves.
Ils donnent des représentations où ils jouent divers personnages tels que la Mère Terrible, le Vieux Sage, le Dieu. Les thèmes peuvent, aussi, être le Grand Voyage, la Mission, l’Œuvre, le Trésor difficile à atteindre.
Une partie des textes et des citations sont extraits de la page Les archétypes et le Soi organisateur.